Interrogée par la chaîne i24 News pour sa pièce de théâtre Portrait craché, Véronique Genest avait aussi eu l'occasion de s'exprimer sur le mouvement Nuit debout, installé depuis plusieurs semaines place de la République à Paris, où elle réside. En plus d'avoir annoncé son intention de solliciter la justice pour déloger les manifestants, elle avait raconté avoir été agressée. Largement relayée, cette affaire est remontée aux oreilles de son supposé agresseur...
Elle a peut être mal interprété ma demande.
En effet, le Huffington Post, qui a mis la main sur l'individu visé par les propos de Véronique Genest, l'a fait témoigner. Il répond au nom de Sylvain Frécon et exerce le métier d'illustrateur. Il a confié avoir eu une altercation avec la comédienne le 2 avril et précise qu'il n'est pas du tout un organisateur de Nuit debout mais qu'il se trouvait dans le quartier pour aller dîner avec sa compagne. Selon lui, l'échange qu'il a eu avec Véronique Genest s'est tenu devant le Palais des Glaces, à quelques mètres de la place, où la star joue sa pièce.
"J'ai été ému par une femme qui traînait un matelas sous la pluie avec un petit garçon de 4 ans. Ils allaient probablement passer la nuit dehors et j'ai voulu faire quelque chose pour cette famille que je pense syrienne. Ma compagne a appelé le 115, j'ai vidé mes poches et donné une dizaine d'euros. Puis j'ai décidé, sans réfléchir, d'accoster les gens autour pour qu'ils aident aussi", a confié Sylvain Frécon. Il ajoute : "Je me suis précipité vers un groupe qui sortait du théâtre, en leur expliquant la situation, sans les brusquer. Je n'ai reconnu Véronique Genest que lorsque j'étais en train de lui parler. Elle a peut être mal interprété ma demande."
Je l'ai regardée s'éloigner, elle criait...
L'illustrateur raconte ensuite avoir été outré de voir que la comédienne était finalement passée devant la mère et son enfant sans rien donner et a eu le malheur de le lui faire remarquer sans prendre de gants. "Mais jamais je ne l'ai insultée. Je l'ai regardée s'éloigner, elle criait : 'Mais il n'a qu'à les prendre chez lui.' Je ne leur ai demandé que de lâcher quelques pièces, rien de plus", clame-t-il. La scène aurait pu s'arrêter là, mais il assure que le mari de Véronique Genest l'aurait menacé de le frapper et que les vigiles du théâtre ont dû intervenir...
Thomas Montet