Yann Barthès, le poil à gratter du Grand Journal (talk-show de Canal+) commencerait-il à déranger ? Le visage emblématique du Petit Journal ne semble en effet pas si bridé que cela par son patron Michel Denisot (comme l'affirmait pourtant Philippe Gildas). En effet, il semblerait que le piquant Yann et son équipe soient même... un danger pour la République.
On le sait, la force du Petit Journal est d'être là où les autres journalistes ne vont pas et d'attraper au vol des moments savoureux. Des moments qui font plaisir aux téléspectateurs... mais qui font (souvent) rire jaune les personnalités politiques. Qui sont aussi les cibles préférées de ce facétieux Yann.
Il était dit que le journaliste avait été convié à l'Elysée pour tenter de négocier une interview avec Nicolas Sarkozy... mais ne vous y trompez pas : Barthès n'est pas pour autant dans les petits papiers du Président. Dans sa chronique du mercredi 20 octobre, Yann raconte comment son équipe a couvert la rencontre Sarkozy/Merkel/Medvedev à Deauville... Et comment son équipe s'est fait couvrir aussi !
Pendant que les journalistes flânaient dans les rues de la ville, ils se sont fait suivre par des agents de la BAC (Brigade Anti-Criminalité) et des RG (Renseignement Généraux, sorte de Services Secrets français qui travaillent pour le gouvernement) ! Incroyable, mais vrai, la preuve avec la vidéo (voir ci-dessus).
Ces agents secrets ont déclaré avoir été chargés par "des autorités" de suivre l'équipe du Petit Journal... Et leur filature s'est faite sans pause : ils se sont relayés pour surveiller les journalistes jusqu'à leur chambre d'hôtel ! Une précaution disproportionnée pour des reporters inoffensifs ? Certainement. Mais il faut croire que le métier de journaliste est bien plus dangereux qu'on ne le suppose...
Saluons tout de même la subtilité avec laquelle Yann Barthès a pointé du doigt cette scandaleuse initiative avec humour ! Et constatons que faire autant peur au gouvernement prouve que Yann et son équipe sont en réalité de vrais filous : un trait que le pamphlet acide de Télérama avait oublié de souligner...
La présence de membres de la BAC et de caméras nous oblige à conclure cet article par : "Bouuuh ! C'est pas bien ce que fait Yann Barthès : quel dangereux journaliste à la recherche d'informations ! Brigand !". Ouf, c'est bon ! Nous voilà couverts.
Quant à Yann, attention : à force de ne jamais manquer les tocs et bourdes du gouvernement, Interpol et le FBI risquent aussi d'être sur le coup...
Allyson Jouin-Claude