En détention provisoire et à l'isolement depuis le mois de juin 2021 dans le centre pénitencier de Seysses près de Toulouse pour homicide par conjoint, Cédric Jubillar clame son innocence. Il dément être impliqué dans la disparition de son épouse Delphine survenue en décembre 2020, la mère de leurs deux enfants Louis et Elyah et avec laquelle il était en procédure de divorce. Depuis, les mois passent et son entourage continue de chercher une trace du corps de l'infirmière de Cagnac-les-Mines, tandis que les avocats du suspect numéro déposent régulièrement des demandes de remise en liberté, toutes rejetées pour le moment. La révélation d'une nouvelle expertise technique du téléphone de la jeune femme, toujours introuvable, vient de son côté ébranler encore une fois la défense du peintre-plaquiste de 34 ans.
Selon La Dépêche du Midi, cette nouvelle expertise réalisée par les techniciens de la gendarmerie spécialisés en téléphonie pourrait mettre fin au mystère des activations, jusqu'ici inexpliquées, du téléphone portable de Delphine Jubillar. Lorsque la trentenaire disparaît dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, son téléphone Huawei P30 Pro est activé à six reprises de 0h07 à 6h52, une manipulation qui ne peut être le fait que d'une intervention humaine. D'après les documents de l'analyse, son appareil se situait à ce moment-là dans une zone comprise au coeur même du lotissement de la rue Yves-Montand.
De quoi assurer à l'accusation l'implication de Cédric Jubillar, car lui seul aurait pu utiliser son téléphone dans un périmètre aussi réduit. Mais "cette technique d'investigation sur la téléphonie mobile reste néanmoins très rare dans les dossiers criminels car elle est jugée insuffisamment fiable. Elle dépend notamment des conditions météo et elle peut être brouillée par les phénomènes de délestage entre les différentes bornes relais", précise le quotidien. En l'absence d'autres indices et surtout de trace du corps de Delphine Jubillar née Aussaguel, les enquêteurs prennent très au sérieux ces éléments. D'autant plus au regard de la dernière activation du téléphone de sa femme, à 6h52.
Pour maîtres Martin, Franck et Alary, avocats de Cédric Jubillar, cette théorie incriminant leur client ne tient pas. "À 6h52, Cédric Jubillar se trouvait en présence des gendarmes donc il ne peut pas, à moment là, manipuler le téléphone de sa femme. Il n'en possède pas les codes pour l'activer", ont-ils déclaré à la presse. Entendu par les juges d'instruction au palais de justice de Toulouse ce 23 septembre, celui qui est considéré comme le coupable idéal nie toujours toute implication, tandis que son conseil répète que le dossier est vide de toute preuve véritablement à charge.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.