L'affaire Jacqueline Veyrac, du nom de cette riche femme d'affaires niçoise enlevée en pleine rue en octobre dernier et retrouvée saine et sauve deux jours plus tard, confirme son scénario digne d'un film policier... Le lien avec la première tentative d'enlèvement, dont elle avait été victime en 2013, ne fait plus de doute !
Comme le rapporte Nice-Matin, une grande partie de la bande qui a organisé le rapt de Jacqueline Veyrac en octobre dernier est la même que celui d'il y a trois ans. "Le lien entre les deux faits est maintenant pris en compte. Les deux faits procèdent de la même intention, dans le même cadre et avec le même mobile", a déclaré Jean-Michel Prêtre, procureur de la République de Nice. Le journal niçois va plus loin puisqu'il affirme que c'est l'empreinte ADN qui permet de faire le lien entre les deux affaires. Dans le viseur ? Philipp Dutton, un sans domicile fixe anglais, ancien soldat dans son pays, dont les empreintes ont été retrouvées "sur les liens qui avaient permis d'entraver Jacqueline Veyrac dans le rapt manqué de 2013", écrit Nice-Matin.
Placé en garde à vue, l'homme a avoué sa participation il y a trois ans, tout comme celle de 2016. Le juge d'instruction a ouvert dans la foulée une information judiciaire distincte pour tentative d'enlèvement, séquestration, détention arbitraire, aggravés de la circonstance qu'ils ont été commis en bande organisée. "Un nouveau mandat de dépôt a été décerné ce jeudi à l'encontre de Philipp Dutton", déclare le journal. Toujours dans l'affaire de 2013, un autre nom est apparu : celui d'Enrico Fontanella. Très malade et en centre de soins, il est désormais sous contrôle judiciaire mais nie toute participation au rapt de 2016. Il est un proche de Giuseppe Serena, cerveau présumé du rapt de Jacqueline Veyrac qui comptait réclamer une rançon pour éponger ses dettes. Cet homme, restaurateur italien, avait géré entre 2007 et 2009, le restaurant La Réserve, un établissement du bord de mer appartenant à la famille Veyrac.
Jusqu'à présent, dans l'affaire de 2016, huit personnes ont été mises en examen. Sept personnes encourent la réclusion criminelle à perpétuité du fait de la qualification retenue d'association de malfaiteurs en bande organisée. La huitième, un policier en retraite, a été mis en examen pour non-empêchement de crime. Informé du rapt, il n'aurait pas prévenu la police et encourt jusqu'à cinq ans d'emprisonnement.
Thomas Montet