C'est au son du morceau Imagine de John Lennon, interprété par Coldplay il y a quelques jours à Los Angeles, et en présentant des photos des victimes des attentats de Paris ainsi qu'un montage vidéo réunissant de nombreux people – Jean-Pierre Foucault, Dany Boon, Frédéric Lopez, Cauet, Soprano, Corneille ou encore Garou - déclarant "On est ensemble" que Touche pas à mon poste a débuté mardi soir.
Être unis, voilà le message que souhaitait faire passer Cyril Hanouna. L'animateur, apparu très ému en direct, a ensuite prononcé un discours très touchant : "Ce soir, on aurait aimé faire une émission normale, s'amuser et rire tous ensemble (...) mais ce n'est pas le cas. Nous avons le coeur très lourd. Le drame de vendredi a touché notre mode de vie en plein coeur. Il faut se remettre à vivre. On pense aux gens touchés par cette tragédie et à ceux qui ne sont plus là. Ils n'auraient pas aimé que nous restions figés de peur et d'effroi. Alors il faut continuer à vivre, pour eux, pour nos enfants, à rire et à ne jamais les oublier."
Des gens revenaient en courant dans le théâtre
Comment oublier l'horreur ? Pour certains chroniqueurs, cela sera certainement plus difficile, car deux d'entre eux ont été au coeur des attentats de Paris. Jean-Luc Lemoine jouait son one-man show à l'Apollo Théâtre, soit à "200 mètres" de la fusillade qui s'est déroulée près de République. Encore bouleversé, il raconte : "Ça a tiré. Au début, c'était de l'incompréhension, j'ai terminé mon spectacle à 21h20. On m'a prévenu qu'il y avait des tirs dans la rue et des gens revenaient en courant dans le théâtre. J'ai cru que c'était un règlement de comptes (...) Puis on m'a dit que des gens du public étaient traumatisés et en pleurs dans le hall. J'ai été les voir. Puis, un deuxième mouvement de foule a eu lieu, des gens couraient et se sont réfugiés dans le théâtre. Là, on a compris que c'était grave. On s'est retrouvés avec le public du spectacle suivant, nous étions 500 dans la salle [L'Apollo Théâtre comprend quatre salles de 350, 200, 130 et 90 places, NDLR]", a-t-il raconté.
Comme le souligne ensuite Cyril Hanouna, malgré lui, Jean-Luc Lemoine a sauvé des vies... grâce à son rappel. "Des gens m'ont dit : 'Heureusement que le spectacle n'a pas duré cinq minutes de moins, sinon on était en plein dans la fusillade'", a confirmé l'humoriste.
Il y a eu des mouvements de panique, j'avais peur pour les enfants
Jean-Michel Maire était quant à lui au Stade de France vendredi dernier, avec un ami et deux de ses enfants. "Sur le coup, on ne s'est pas trop rendu compte de ce qu'il se passait car on a cru que c'était une explosion de supporters (...) Puis, on a reçu des textos et on a compris ce qu'il se passait sur Paris. J'ai eu la chance de partir dans les premiers, avant qu'ils ne ferment complètement les portes, parce qu'il y avait un mouvement de foule et j'étais avec deux enfants. Il y a eu des mouvements de panique, j'avais peur pour les enfants, il y en avait un qui pleurait", a-t-il témoigné.
Le soir des terribles événements, Gilles Verdez était à l'antenne d'i-TELE et donc à l'abri, mais le chroniqueur était de loin le plus choqué hier sur le plateau de TPMP. La voix tremblante et les larmes montant aux yeux, il a raconté comment son quotidien est aujourd'hui bouleversé : "Je passe tous les jours à République car c'est mon quartier, je passe devant le mémorial [Gilles Verdez a la voix coupée, NDLR], c'est un effroi considérable. Je suis marqué par le silence de cette place, les gens se recueillent, c'est ultra-silencieux." Une courte déclaration interrompue, le journaliste n'étant pas en mesure d'en dire plus.
1,54 million de téléspectateurs, soit 6,4% du public, ont suivi ce numéro spécial de Touche pas à mon poste.
Sarah Rahimipour