On ne change pas une recette qui gagne, on ne sépare pas un couple qui fait rimer cinéma français avec champagne : Bérénice Bejo, qui vient d'être annoncée comme maîtresse de cérémonie du tout prochain 65e Festival de Cannes, se prépare à passer une nouvelle fois devant la caméra de son bien-aimé à la ville et partenaire de success story, son mari Michel Hazanavicius.
L'actrice de 35 ans a profité d'un point presse, à Paris ce 25 avril 2012, largement consacré à sa très médiatique prise de fonctions à venir sur la Croisette pour faire l'annonce de ce nouveau projet du couple.
Après OSS 117 : Le Caire, Nid d'espions et The Artist, qui lui a valu en début d'année le César 2012 de la Meilleure actrice ainsi qu'une formidable escapade jalonnée d'autres trophées et d'une nomination aux Oscars outre-Atlantique, Bérénice Bejo sera dirigée par son époux Michel Hazanavicius pour un nouveau long métrage dont il vient de commencer l'écriture et qui sera produit à nouveau par Thomas Langmann. Il s'agira d'une adaptation du film américain The Search (1948), en français Les Anges Marqués, de Fred Zinnemann avec Montgomery Clift (son premier grand rôle, qui lui vaudra une nomintaion à l'Oscar), suivant la recherche mutuelle d'un enfant tchèque et de sa mère, rescapés d'Auschwitz, qui essayent de se retrouver, et l'amitié que nourra le garçon avec un soldat américain déployé en Allemagne.
Du décor de l'Allemagne post-Seconde Guerre mondiale, Michel Hazanavicius déplacera l'intrigue lors des conflits en Tchétchénie (soit 1994-1996, soit 1999-2000, donc) et fera de sa belle Bérénice Bejo une jeune femme membre d'une ONG travaillant sur le terrain. Un petit côté Angelina Jolie, a priori. "Un film sur l'engagement, plus qu'un film de guerre", a précisé l'actrice, dont on entendra bientôt la voix dans le nouveau Pixar (Rebelle) et provisoirement rousse pour les besoins de son rôle dans Le Bonheur des ogres, adaptation par Nicolas Bary du roman de Daniel Pennac du même nom, qu'elle tourne en région parisienne.
Bref, elle va faire simple !
C'est par ailleurs avec beaucoup de fraîcheur que Bérénice Bejo a répondu aux questions concernant son rôle à l'occasion du Festival de Cannes 2012, pour sa troisième venue sur la Croisette, et probablement la plus scrutée des trois : "Maîtresse de cérémonie est un joli rôle, mais je ne suis pas la vedette du festival !", tempère-t-elle d'emblée, assurant par ailleurs qu'elle ne déploiera pas des fastes de sophistication - "Je ne suis pas une icône de la mode. J'essaie de rester assez proche de moi-même. Je ne vais pas mettre une robe de haute couture de dingue". On s'attend pourtant déjà à un résultat subjuguant.
La simplicité, le mot d'ordre aussi de son discours inaugural lors de la cérémonie d'ouverture, pour lequel elle pourra compter sur la collaboration et le savoir-faire des auteurs de la mini-série star de Canal+, Bref (est-ce Uggie qui a joué les entremetteurs ?) : "C'est intéressant dans les discours de trouver une musicalité, comme dans une chanson, avec un refrain ou quelque chose qui se répète. Les auteurs de Bref sont très fins, avec une très bonne plume. Ca me correspondait bien", a-t-elle ajouté, souhaitant s'inspirer dans cet exercice solennel de la simplicité de Cécile de France, maîtresse de cérémonie à Cannes en 2005. En espérant que ce ne soit pas trop... bref !
Sur la Croisette, où elle prévoit de venir une semaine, repartant pour voir ses enfants (Lucien, 3 ans en juin, et Gloria, née en septembre 2011), elle a déjà de bons souvenirs, et notamment "l'émotion du public et la standing ovation de quinze minutes" à la fin de la projection de The Artist en 2011, avec "Michel (Hazanavicius) complètement perdu au milieu de tout ça, ne comprenant pas ce qui lui arrivait, avec nos parents en pleurs". D'autres l'attendent.