Si aucune scène de crime, ni trace du corps n'a été retrouvée après la disparition soudaine de Delphine Jubillar dans la nuit du 15 au 16 décembre, des éléments à charge pèsent sur son mari Cédric. L'homme, qui était en instance de divorce avec la disparue, est actuellement en détention provisoire pour homicide par conjoint dans le centre pénitentiaire de Seysses près de Toulouse. Pour autant, ses avocats restent persuadés que leur client peut être libéré, à l'image d'une autre personnalité d'affaire non résolue...
Emmanuelle Franck, Jean-Baptiste Alary et Alexandre Martin sont les avocats de Cédric Jubillar. Libération met en lumière l'une de leurs stratégies de défense : "jouer le refrain de la justice de classe." Le trio fait ainsi un parallèle avec l'affaire Viguier remontant à l'année 2000, un juriste de la même région qui a été accusé d'avoir tué sa femme dont le corps n'a jamais été retrouvé. Il a alors pu être acquitté. "Mieux vaut être professeur d'université que peintre plaquiste", déclare maîtres Marin et Franck en coeur. Et maître Alary de comparer ainsi la situation d'un professeur de droit à celle d'un ouvrier du bâtiment : "Viguier n'a fait que neuf mois de détention. Jubillar, lui, est à l'isolement, sans parloir depuis plus d'un an, comme un terroriste."
Une mise en perspective qui n'a pas convaincu le juge des libertés puisque la détention provisoire de l'accusé a été prolongée pour six mois de plus au mois de juin dernier. Qu'importe son passé et son origine sociale, la justice estime qu'elle a suffisamment d'éléments à charge comme le témoignage de son fils qui l'a entendu se disputer lors de la nuit fatale, les lunettes cassées de Delphine, la voiture du couple étrangement déplacée ou encore l'utilisation douteuse de son téléphone portable.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.