"Je voulais faire le portrait d'une femme libre, qui est allée au bout de ses rêves", confie Géraldine Danon, réalisatrice de Flo, un biopic sur la vie de la défunte navigatrice présenté vendredi 19 mai lors du 76e Festival de Cannes. "C'est avant tout un portrait de femme, qui se trouve être une voileuse, mais c'est d'abord une femme dans toute sa complexité, avec ses fragilités, comme en ont souvent les grands champions", a expliqué la cinéaste à l'AFP. Après plusieurs documentaires sur la mer, elle signe avec Flo son premier long-métrage. Le destin tragique de Florence Arthaud a inspiré la réalisatrice Géraldine Danon, qui a décidé de porter sur grand écran la vie de la navigatrice française, qui était son amie de longue date.
Véritable pionnière dans sa discipline, la native de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) a notamment participé à la première édition de la Route du Rhum en 1978. Elle est devenue la première femme à avoir réalisé l'exploit de la remporter en 1990. Entrée dans la légende de son sport, elle fait malheureusement partie des victimes du terrible accident d'hélicoptère survenu lors du tournage de l'émission Dropped en mars 2015. Une tragédie qui a aussi coûté la vie à la nageuse Camille Muffat et au boxeur Alexis Vastine. C'est après la lecture du livre La mer et au-delà de Yann Queffélec, sorti en 2020, que Géraldine Danon a décidé de faire ce film. "Sa vie est sensationnelle mais il n'y a pas de sensationnalisme. (...) Elle était très lumineuse, j'ai voulu garder cette lumière tout du long, tout en m'intéressant à ses démons, à ce qui la rendait triste, à ses brisures", a fait savoir Géraldine Danon.
À l'avant-première au Cinéma de la plage, en marge du 76e Festival de Cannes, ce 19 mai, un grand nombre des membres de l'équipe du film entourait Géraldine Danon. Parmi lesquels Charles Berling, qui affichait un maquillage improbable. Les yeux maquillés de khôl, l'acteur qui a partagé une histoire d'amour avec Carla Bruni – entre autres nombreuses compagnes – dans le passé, était très souriant devant les photographes, et retrouvait ses partenaires à l'écran dans Flo, Stéphane Caillard, Victor Hadida, Pierre deladonchamps, Marilyne Canto, Alexis Michalik. À l'écran, Stéphane Caillard, actrice vue dans la série Marseille de Netflix, tient le rôle-titre et dévoile une troublante ressemblance avec son modèle. Alexis Michalik est quant à lui plus vrai que nature dans la peau du célèbre loup de mer, Olivier de Kersauzon.
Le film, qui sortira en salles en novembre, raconte l'histoire de celle que l'on surnommait "la petite fiancée de l'Atlantique", de ses jeunes années jusqu'aux dernières, entre sa volonté de fer pour pouvoir prendre part à des courses au large et ses relations parfois compliquées avec son père ou les hommes qu'elle croise, sans oublier ses excès, parfois alcoolisés. Il est précisé en amont de ce biopic qu'il s'agit là d'une oeuvre de fiction, une manière de pouvoir parfois romancer le vécu de la navigatrice, décédée en 2015 dans un accident d'hélicoptère en Argentine, lors d'un tournage pour une émission télévisée, à l'âge de 57 ans. L'oeuvre a été entachée d'une affaire judiciaire, puisque la fille de Florence Arthaud a tenté d'obtenir en référé une copie du scénario, craignant que ce long-métrage ne donne "une mauvaise image de sa mère". Sa demande a finalement été rejetée. La cinéaste Géraldine Danon a fait savoir qu'elle a été "peinée" par cette démarche. "C'est ma vision de Florence Arthaud. Quelqu'un de sa famille aura une autre vision, a-t-elle fait entendre. [...] La meilleure des réponses, c'est le film. Il faut aller voir le film pour se rendre compte que c'est un hommage à Florence Arthaud, sans volonté de nuire."