À Buenos Aires, les têtes couronnées ont défilé la semaine dernière à l'occasion de la 125e session du Comité international olympique, ouverte vendredi 6 septembre 2013, qui décidait samedi de l'attribution des JO d'été 2020 (à Tokyo) et désignait ce mardi le successeur à la présidence de l'organisme de Jacques Rogge, dont le mandat arrive à son terme.
Très en vue puis très déçus, le prince héritier Felipe et la princesse Letizia d'Espagne, accompagnés par la soeur du roi l'infante Pilar, membre honoraire du CIO depuis 2006, ne sont pas parvenus à décrocher pour leur pays ces olympiades tant espérées, et n'ont pu que féliciter, fair-play, le prince Naruhito et la princesse Masako du Japon. Ces royaux-là étaient ambassadeurs des candidatures de leur nation. Le prince Albert II de Monaco, lui, était du côté des votants, pilier parmi les 104 membres actifs de l'organisme (le dernier entrant étant le kayakiste français Tony Estanguet). On a pu également voir le grand-duc Henri de Luxembourg, autre membre d'une Maison royale à figurer (depuis 1998) dans la liste des membres du CIO - à l'instar de la princesse Nora de Liechtenstein, la princesse Anne du Royaume-Uni, le prince Frederik de Danemark, la princesse Haya bint Al Hussein ou encore le prince Faisal de Jordanie, parmi d'autres.
Mais il y avait un grand absent : fait roi le 30 avril dernier, Willem-Alexander des Pays-Bas ne prenait pas part au grand rassemblement olympique qui avait lieu en Argentine, dans une ville de Buenos Aires qu'il connaît bien, sur les terres natales de son épouse la reine Maxima. À l'occasion de cette 125e session du CIO, le roi Willem-Alexander quitte le Comité, qu'il avait intégré en 1998 et où il est remplacé par l'ancien ministre néerlandais Camiel Eurlings, officiellement nommé mardi dans la capitale argentine. Après quinze ans de bons et loyaux services, Willem-Alexander, 46 ans, avait signifié en début d'année au président Jacques Rogge sa démission, en raison de son intronisation prochaine, de ses fonctions de représentant des Pays-Bas au CIO.
Pilote d'avion, marathonien, patineur aguerri, le roi Willem-Alexander, dont trois portraits officiels viennent d'être commandés sous la houlette du Fonds Mondriaan pour le printemps 2014 (budget total : 370 000 euros), ne quitte pas pour autant la sphère des instances olympiques : le souverain néerlandais a été fait dimanche membre honoraire du CIO, recevant des mains du comte Jacques Rogge l'Ordre olympique.
Mardi 10 septembre à 15h30, ce dernier a annoncé le nom de son successeur, tandis que, à des milliers de kilomètres de là, Willem-Alexander, dans son nouveau rôle, visitait une fondation qui permet à des enfants défavorisés d'avoir un anniversaire digne de ce nom. Des six candidats en lice, c'est sans surprise l'Allemand Thomas Bach, ancien champion olympique de fleuret par équipe et vice-président du conseil exécutif de l'institution, qui a été élu le 9e président du CIO. Donné archifavori face à Richard Carrion, Ng Ser Miang, Sergeï Bubka, Denis Oswald et Ching-Kuo Wu, il est le premier Allemand et le 8e Européen à diriger l'instance olympique depuis sa création en 1894. "Je ferai de mon mieux", a-t-il annoncé après sa nomination et avant de décerner l'ordre olympique en or à son prédécesseur le comte Jacques Rogge, salué notamment pour avoir su restaurer la réputation du CIO et assaini ses finances.