C'est une famille désormais scrutée de toute part, celle d'Émile, petit garçon de 2 ans et demi disparu le samedi 8 juillet 2023 dans le Haut-Vernet, hameau dans les Alpes-de-Haute-Provence. Un enfant sous la surveillance de ses grands-parents et qui s'est volatilisé, après avoir été aperçu par des voisins peu inquiets car habitués à voir les enfants gambader, mais qui culpabilisent désormais. Paris Match a livré son enquête sur l'affaire qui défraye la chronique depuis des jours et apporte des précisions sur les membres du clan du garçonnet. Qui sont-ils ?
Émile est le fils de Marie, mère au foyer qui forme avec Colomban, un ingénieur travaillant à Aubane et formé à Centrale Lyon, un jeune couple d'une vingtaine d'années qui a également une enfant plus jeune, Alaïs, 1 an. Un prénom féminin qui signifie "de noble lignée" en langue germanique et qui est également la forme provençale d'Adélaïde, nom que portaient souvent les princesse d'Europe Continentale. Les parents et leurs deux enfants habitent dans "une maison modeste sur deux étages, en chantier. Colomban est ingénieur, il est passé par Centrale Lyon. Sous l'escalier de la maison, un tas de gravats, un étendoir, une poubelle noire et dans un coin, le tricycle d'Émile", indique Paris Match. Le jeune papa était en plein travaux quand l'alerte a été donnée.
Autour d'eux, un clan soudé et pieux, celui de la famille de la maman Marie. Ses parents sont Philippe, osthéopathe, et Anne et habitent comme l'aînée de leurs dix enfants dans la commune de La Bouilladisse, près d'Aix-en-Provence. Une famille de musiciens qu'on peut entendre une fois par an dans l'église de leur village. Car pour prier, ils préfèrent se rendre à Aix dans une chapelle privée mais rattachée au diocèse, où la messe est dite en latin et Colomban et Marie y ont leur place habituelle.
L'arrière-grand-mère d'Émile et mère de son grand-père, Philippe, était une enseignante connue pour sa rigueur et son intransigeance : "Beaucoup se rappellent les coups de règle", à une époque où cela était... la règle. Une famille discrète, dont on sait d'après Paris Match que Philippe était aussi strict et n'hésitait pas à donner la fessée à ses enfants, reprochant à son gendre, Colomban, de ne pas être assez sévère avec les siens. Une famille aimante et unie pour le curé de la chapelle d'Aix, et pas sectaire selon lui, même si les enfants ne sont pas scolarisés avant le lycée.
L'enquête a été confiée mardi 18 juillet à deux juges d'instruction, en raison de la "complexité de l'affaire", a expliqué le procureur de la République de Digne-les-Bains Rémy Avon dans un communiqué, en soulignant que "toutes les pistes restent envisagées, aucune n'étant ni exclue ni privilégiée". Au total, 1400 signalements téléphoniques ont été enregistrés sur la ligne dédiée mise en place suite au lancement d'un appel à témoins. Numéro aujourd'hui fermé, a précisé le procureur, indiquant que "tout élément utile à l'enquête peut désormais être transmis à l'adresse électronique disparitionemile04@gendarmerie.interieur.gouv.fr".
Parmi les éléments collectés par les enquêteurs et qui doivent maintenant être analysés figure notamment la téléphonie. Le procureur a ainsi indiqué dans son communiqué mardi que "près de 1600 lignes téléphoniques" ont borné "dans le secteur au moment de la disparition". En raison de la topographie montagneuse du territoire de la disparition, ce périmètre exact est difficile à délimiter, les communications pouvant borner sur différents relais.
Retrouvez l'intégralité du dossier dans Paris Match, en kiosque depuis le 19 juillet 2023