22h17 : Dominique Strauss-Kahn est libéré sous caution et avec des conditions drastiques ! Déjà, en dehors de la caution de 1 million de dollars, il doit également déposer 5 millions de dollars en titres, pour assurer sa représentation. Il ne devrait pas être libéré avant demain, le temps de mettre en place tous les moyens de contrôle pour s'assurer qu'il ne puisse pas s'échapper.
21h20 : Le procureur demande un délai de 24 heures pour que le juge prenne sa décision en argumentant que de nouvelles preuves étaient survenues dans ce dossier, pour lequel on le sait maintenant, DSK est formellement inculpé par le Grand Jury de violences sexuelles, tentative de viol, au moins. Le magistrat a posé beaucoup de questions sur les garanties données par DSK afin qu'il ne puisse pas se réfugier à l'Ambassade de France par exemple, sur les délais de déclenchements de son bracelet électronique au cas ou il voudrait se sauver. Le juge a suspendu l'audience et s'est retiré pour délibérer (avec lui-même !) et relire les pièces déposées par les avocats de DSK. Dominique Strauss-Kahn est aussi ressorti de la salle entouré par trois policiers. Nous devrions être fixés dans quelques minutes.
20H50 : Alors que le procureur explique que le dossier se renforce de plus en plus et de jour en jour, qu'il s'oppose totalement à la liberté de DSK, que le mari d'Anne Sinclair vient d'être formellement inculpé par le Grand Jury, le juge demande - si il acceptait cette demande de liberté de liberté conditionnelle - qu'il soit gardé 24 heures sur heures en plus de son bracelet électronique.
Réactualisation de 20h42 : Dominique Strauss-Kahn vient d'entrer dans la salle, souriant, en costume, sans menottes. Il est entouré de 3 policiers. Son épouse est assise au premier rang avec sa fille Camille, très émues toutes les deux. Mais alors que l'audience n'a pas encore commencée, la nouvelle vient de tomber : DSK vient d'être inculpé par le Grand Jury... pour les sept chefs d'inculpation ? On ne sait pas encore. Le juge est-il informé de cette nouvelle très importante ? Son avocat est en train de plaider en expliquant que son client n'a jamais voulu prendre la fuite, bien qu'il admette (ce dont nous vous avions informé dès le premier jour !) que le billet d'avion pour Paris, acquis certes le 12 mai, n'a été validé pour ce vol là que le jour même. Le juge ne doit pas tenir compte de cette inculpation du Grand Jury, et ne décide aujourd'hui que de la liberté conditionnelle de l'inculpé DSK.
Réactualisation de 20h20 : Anne Sinclair est arrivée par la porte principale du Tribunal et vient de rejoindre et de s'installer dans la salle d'audience aux côtés de Camille, la fille de DSK, main dans la main.
Ce jeudi 19 mai, la justice américaine a décidé de mettre un bémol à la justice-spectacle. C'est aux environs de 16h30 que Dominique Strauss-Kahn est arrivé - dans un fourgon aux vitres grillagées, à l'abri des regards et des photographes, personne ne l'a vu non plus à la sortie de l'île pénitentiaire de Rikers - dans l'enceinte du tribunal de New York. Ce même tribunal où le monde entier l'avait vu arriver lundi 16 mai, menotté dans le dos, la veste de son pardessus tombant de son épaule, l'air abattu et tenu par deux policiers.
Il va comparaître devant un nouveau juge, Michaël Obus. Ce juge est réputé pour prendre des décisions équilibrées et justes. La juge Melissa Jackson qui avait envoyé directement DSKen prison, n'avait appuyé sa décision que sur la possibilité de fuite du "prétendu" coupable. Il avait été arrêté quelques minutes avant le décollage de son avion pour Paris.
Pour leur deuxième essai, les avocats William Taylor et Benjamin Brafman ont bien retenu la leçon et c'est un dossier de 16 pages avec d'excellentes références et de coûteuses garanties qui a été remis au tribunal dès hier soir et sera plaidé aujourd'hui lors de l'audience qui se tiendra à 20h30, heure française. Dominique Strauss-Kahn est actuellement dans les geôles d'un bâtiment annexe à celui du tribunal et attend d'être fixé sur son sort. Une demi-heure avant l'audience, il sera conduit dans une cellule proche de la salle 1324, au 13e étage du building de la Court house, pourra discuter une dernière fois avec ses conseils, avant d'affronter à nouveau les regards des personnes présentes dans la salle.
Sa femme Anne Sinclair, sa fille Camille seront-elles présentes ? Cette salle est beaucoup plus petite et ce sont les médias américains qui auront la priorité des places. Vêtu d'un costume de ville que son avocat lui a apporté hier, rasé et plus "frais" sans doute que lors de sa dernière apparition, nous ne savons pas s'il sera menotté... ou pas. Le journaliste de BFMTV, déjà présent dans la salle, expliquait que les détenus qui sont jugés en appel depuis le début de l'audience, portent des menottes. En différé, certes, toutes les télévisions du monde pourront assister à cette demande de liberté conditionnelle. Une demande de liberté à laquelle les avocats de DSK croient, du moins espérent :"Le juge sera différent, nous espérons donc que le jugement sera également différent", a expliqué l'un des avocats de DSK, William Taylor, au Parisien. Il a également confié à RTL "être confiant" dans la décision prise aujourd'hui par le juge - il est nécessaire de rappeler que c'est sa remise en liberté conditionnelle qui sera décidée et en aucun cas sa culpabilité "possible" ne sera prise en compte - et que son client "allait bien, était optimiste et en bonne santé". La dépression ou des problèmes de santé ne feraient donc pas partie de la plaidoirie de ses conseils ? Pourtant cette thèse avait été évoquée... il est actuellement sous surveillance anti-suicide à la prison de Lakers.
Si cette audience n'a aucune incidence sur le fond de l'affaire, dans différents médias (rumeurs, délires ou informations ?) il est avancé que le Grand Jury aurait déjà pris sa décision à savoir s'il a ou non décidé d'un procès. Il est donc avancé que l'audience du grand Jury pourrait avoir lieu dans la foulée de cette demande de remise en liberté, et non demain le 20 mai, comme prévu. Les journalistes du Parisien présents dans la salle d'audience racontent que "la salle compte 14 sièges, ce qui nous fait supposer que le Grand Jury puisse ensuite se réunir"... sans aucune information ni certitude.
Cependant, si c'est le cas, ce ne serait pas idiot et même très malin. En effet, ce serait alors le même juge qui prendrait acte de la décision du Grand Jury. Continuons le scénario science-fiction : Si la décision du Grand Jury était la culpabilité et donc la tenue d'un procès (puisque DSK devrait continuer à plaider "non coupable"), et si le juge Michaël Obus l'avait remis en liberté conditionnelle lors de l'audience d'appel, il semble impossible qu'il l'envoie de nouveau en prison quelques heures plus tard, pour attendre ce fameux procès.
D'ici là, si ce scénario avait lieu, DSK aurait alors "le temps et la relance". Même assigné à résidence, même avec son bracelet électronique, ce serait un homme "libre" et tout serait différent...
Quelques mots sur sa victime présumée, la jeune femme de couleur, femme de ménage à l'hôtel Sofitel de New York, Nasiffatou Diallo, 32 ans et maman d'une jeune fille de 15 ans. Elle a été entendue par le Grand Jury, et d'après son avocat, elle n'est pas du tout d'accord avec la libération de son "prétendu agresseur". Elle a peur.