Dans son autobiographie Ça s'est fait comme ça, Gérard Depardieu faisait des confidences truculentes, touchantes, surprenantes, voire choquantes. On y apprenait ainsi que, très jeune, il s'était prostitué... Le monstre sacré et controversé du cinéma français revient avec un nouveau livre, Innocent, tandis qu'il est attendu dans Marseille, une série Netflix. Une autobiographie où il parle des politiques - "ils sont obligés d'être monstrueux" -, de sa mort - "je la vois comme une belle paix" - ou encore des civilisations dont il doute. À cette occasion, l'acteur de 66 ans a accepté plusieurs interviews : une pour L'Express, une autre pour Télématin, sur France 2, et encore une autre pour La Grande Librairie, sur France 5. Une fois de plus, il ne manque pas de bons et improbables mots, confirmant son statut de mythe vivant et inclassable.
Dans Télématin, comme le rapporte Le Parisien, il s'amuse, comme lui seul sait le faire, à clamer ses vérités : "J'ai mes périodes de connard total, que je revendique et que j'assume. C'est formidable d'être un con." Plus loin, à propos de ses excès d'alcool, il dit : "Les alcooliques anonymes, c'est de la merde. Ça te donne envie de boire à mort." Quant aux réseaux sociaux, il les voit comme des "boîtes à cons".
Sur le plateau de La Grande Librairie, face à François Busnel, Gérard Depardieu parle de ce qui l'habite depuis son plus jeune âge : les livres, dont un en particulier, Cyrano de Bergerac, qu'il a incarné à l'écran. "C'était de la musique. Moi qui ne savais pas parler, j'ai été servi." Les morts, Guillaume Depardieu, Marguerite Duras, Maurice Pialat et tant d'autres, continuent eux aussi de faire partie de sa vie : "C'est gens-là sont absents, mais pas morts. Je suis plein de leur vide."
Quand on est avec Gérard Depardieu, que ce soit à travers son livre où il parle de tout avec passion, ou en entretien, il faut garder le cap. Quand il parle de mai 68 dans L'Express, c'est pour dire : "J'allais les voir [ces types au poing levé, avec leur jolie montre au poignet] et je les débarrassais de leurs bijoux bourgeois que je donnais aux pauvres. J'étais le Mandrin de 68, le Robin des Bois de l'Odéon." Il se fiche de l'heure et de son image. Et assène encore et toujours sa devise : "Ce qui m'intéresse, ce sont les gens." Ses rencontres, il les fait à travers le monde entier et même s'il a plusieurs passeports - un français qu'il voulait rendre à l'époque de son exil, un russe offert par son ami Vladimir Poutine -, il n'a pas besoin de les montrer pour voyager, on le reconnaît : "Peut-être parce que j'ai pissé dans un avion... Mon talent, c'est celui-là ! Il fallait bien que ça serve..."
Mais ce ne sont plus ses frasques qui font parler de lui ces derniers temps. Remarqué à Cannes dans The Valley of Love, il reviendra dans Saint-Amour de Benoît Delépine et Gustave Kervern, dans Tour de France de Rachid Djaïdani, la série culinaire À pleines dents sur Arte et donc dans Marseille. On apprend aussi qu'Erick Zonca (La Vie rêvée des anges) le dirigera dans un film policier, Fleuve noir, dont il partagera la vedette avec Romain Duris.
Innocent de Gérard Depardieu, aux éditions du Cherche-midi