Gérard Depardieu signe son retour au cinéma. Dans son nouveau film, Tour de France (réalisé par Rachid Djaïdani, dès le 16 novembre en salles et en compétition à La Baule), l'acteur incarne un vieux réac obligé de prendre la route avec un jeune rappeur de banlieue, joué par le chanteur Sadek. Ce dernier lui rappelle son fils, le regretté Guillaume Depardieu...
Cette rencontre, aussi atypique qu'inattendue, a séduit le monstre du cinéma français, comme il l'explique ce jour dans un entretien accordé au Journal du Dimanche. "Ce qui m'a touché c'est que deux hommes, très différents par leurs origines et leurs idées, puissent s'entendre s'ils prennent le temps de se connaître. (...) C'est un film politique : il offre l'espoir d'une compréhension et d'une fin de la haine", explique-t-il. Ce qui l'a également touché, c'est le lien unique que se créent les deux personnages. "C'est un voyage initiatique qui réchauffe le coeur : l'histoire d'un père qui pense avoir perdu son fils et qui tisse avec un autre gamin des liens aussi forts que ceux du sang."
Je suis un peu comme Johnny Hallyday
Bluffé par sa performance, le comédien de 67 ans affirme que son partenaire de 25 ans lui a beaucoup rappelé son fils, Guillaume, disparu en 2008 à l'âge de 37 ans. "La rage de Sadek m'a beaucoup fait penser à Guillaume. Même si la sienne était plus noire et désespérée, à la manière d'un Rimbaud ou d'un Antonin Artaud. Il avait une grande violence, de la folie aussi, comme les hommes en avance sur leur temps, qui sombrent dans l'alcool et la drogue parce qu'on ne reconnaît pas leur talent", affirme-t-il.
Questionné sur son rapport à la célébrité et sur sa popularité, Gérard Depardieu admet être très heureux d'être toujours une idole aux yeux des petits et grands. "Je suis un peu comme Johnny Hallyday : on a commencé notre carrière tellement tôt qu'on traverse les générations. On ne voit plus qui est qui, on est seulement dans les émotions. Mais la célébrité ne m'intéresse pas, je me suis éloigné de tout ça. Je me fous de ce qu'on pense de moi, je suis comme je suis : c'est à prendre ou à laisser !"