La réputation du producteur et distributeur Harvey Weinstein n'est pas près de s'adoucir. Les polémiques liées au biopic sur Grace de Monaco avec Nicole Kidman et réalisé par Olivier Dahan n'en finissent plus. La date de sortie du film, d'abord présenté comme un long métrage à fort potentiel pour les Oscars, a fini par être repoussée au printemps. Ce changement s'est doublé d'une querelle violente entre le réalisateur français à qui l'on doit La Môme et le puissant Weinstein, notamment à propos du final cut (montage final) de cette oeuvre. Visiblement, la situation ne s'est pas améliorée.
Selon The Hollywood Reporter, la biographie cinématographique Grace de Monaco, prévue pour le 14 mars, n'a finalement plus de date de sortie. Le film ne serait toujours pas finalisé, Olivier Dahan n'ayant pas montré son travail au studio. De quoi braquer de nouveau les projecteurs sur la dispute entre le cinéaste et Harvey Weinstein.
En octobre dernier, le réalisateur avait déclaré à Libération : "Ce report n'est qu'une histoire d'argent, une question de stratégie de sortie, de millions de dollars, des choses comme ça. Ça n'a rien à voir avec le cinéma. [...] Ils veulent un film commercial, c'est-à-dire au ras des pâquerettes, en enlevant tout ce qui dépasse, qui est trop abrupt, tout ce qui est cinéma, tout ce qui fait la vie. Il manque plein de choses. C'est un problème d'ego mal placé, une histoire de manipulation et de pouvoir. Le cinéma est très secondaire dans tout ça, d'où mon désintérêt qui commence à venir pour ce film", clamait le cinéaste. D'après ses dires, il n'aurait pas eu de droit de regard sur la première bande-annonce et la Weinstein Company aurait récupéré à son insu les rushes de tournage pour monter le long métrage elle-même. D'autres sources proches de l'équipe de production ont de leur côté affirmé que Weinstein n'avait eu aucun contrôle créatif sur l'oeuvre et se serait contenté de donner des conseils.
L'an dernier, Olivier Dahan avait déjà dû réagir après le désaveu du film par la famille princière de Monaco. Avec diplomatie et fermeté, il avait ainsi justifié ce que le Rocher considérait comme des inexactitudes historiques comme faisant partie indéniablement du background du film. Aux critiques sur l'aspect glamourisé du film par Albert de Monaco et ses soeurs, Olivier Dahan avait répondu avec esprit : "Ils sont très forts pour le faire eux-mêmes." Il avait toutefois insisté sur un point : il ne souhaitait éviter la polémique et tenait à défendre son travail avec le plus de sincérité possible.