Lorsque Guillaume Gallienne, dont le film Les Garçons et Guillaume à table ! avait remporté cinq César en 2014, s'est exprimé sur RTL le 7 mars dernier sur cette cérémonie qui récompense le meilleur du cinéma français, ses propos ne sont pas passés inaperçus. S'interrogeant sur le poids politique de ces trophées marqués cette année par le sacre de Fatima, il a provoqué un tollé. Daniel Auteuil a été invité à réagir sur le sujet par Europe 1.
L'acteur, en pleine promotion pour le drame Au nom de ma fille, a tenté de décrypter les propos de Guillaume Gallienne vendredi 11 mars sur Europe 1 : "Je pense qu'il a voulu dire quelque chose qui a été mal interprété. Il a sûrement voulu dire que, parfois, on a envie de donner des prix pour des raisons qui ne sont pas qu'artistiques et qui sont très honorables. J'imagine. J'essaie d'arranger les choses. Je le suis là-dessus, tout doucement, voilà", a-t-il ainsi avancé prudemment. Avant de conclure, en riant : "Voilà, ça y est, vous m'avez mis dans la merde."
Guillaume Gallienne en a choqué plus d'un en déclarant sur les ondes de RTL qu'il s'interrogeait "quand même sur le choix de la famille du cinéma français à vouloir tout le temps prôner la diversité culturelle et tout ça". Il a ajouté : "Parfois, je ne sais pas à quel point le moteur de tout cela est artistique ou politique." Tentant d'éviter de lancer une polémique, l'artiste bavard a aussi déclaré : "Pourtant, j'adore Philippe Faucon, et cette femme m'a bouleversé"... tout en indiquant qu'il n'avait pas vu le film. "Je ne vise personne, mais je me rends compte que... la question se pose. Je me la pose, mais je n'ai pas encore la réponse."
Le sociétaire de la Comédie-Française a donc admis qu'il n'avait pas vu le film Fatima de Philippe Faucon, qui raconte l'existence d'une femme de ménage d'origine maghrébine élevant seule ses deux filles. À noter que le film autobiographique Les Garçons et Guillaume à table ! a remporté le succès qu'on lui connaît dans une période très agitée en France par le débat sur le mariage pour tous. À l'époque, le comédien n'avait pourtant pas ressenti le besoin de souligner le poids du politique pouvant peser sur les votants des César.
Reste que si, un jour, le héros d'Éperdument prend la peine de regarder Fatima, il pourra peut-être mieux juger des qualités artistiques de cette oeuvre qui montre effectivement une France plus diverse que la bourgeoisie souvent mise en scène dans le cinéma hexagonal et, de fait, souvent primée aux César.