Le cinéma est en deuil. Guy Marchand est mort ce vendredi 15 décembre à 86 ans. Laissant ainsi derrière lui ses proches, notamment ses deux enfants : Jules (30 ans) et Ludivine (33 ans), qu'il a eus avec Béatrice Chatelier, l'ex-femme d'Eddie Barclay (son producteur de l'époque). Acteur incontournable du 7e art, il a joué dans de nombreux films à succès, ainsi qu'interprété un personnage emblématique dans une série télévisée. Il était également un brillant musicien. Retour sur les faits marquants de la carrière de ce grand homme.
Le cinéma débute en 1970 pour Guy Marchand, avec Boulevard du rhum. Film qui raconte l'histoire d'un trafiquant de rhum traqué par les garde-côtes et les policiers américains pendant les années vingt, la folle époque de la Prohibition. Il côtoie alors deux monstres du cinéma français : Brigitte Bardot et Lino Ventura. Une belle entrée en matière. Quatre ans plus tard, alors qu'il a depuis déjà travaillé avec d'autres très grands artistes comme Claude Brasseur et Francois Truffaut, il se fait remarquer dans Cousin, cousine, aux côtés des excellents Marie-France Pisier, Marie-Christine Barrault et Victor Lanoux.
Guy Marchand l'ignore encore à ce moment-là, mais sa carrière ne fait que commencer !
Le soir du 31 décembre, un notaire respectable (joué par Michel Serrault) est convoqué au commissariat pour témoigner sur l'assassinat et le viol de deux petites filles. Il est aussitôt mis en garde à vue par deux inspecteurs persuadés de sa culpabilité : Lino Ventura et Guy Marchand. Ce dernier retrouve donc dans ce film son partenaire à l'écran dans Boulevard du rhum. En tant que flic impulsif, dans ce film du grand Claude Miller, il séduit une fois de plus. A tel point qu'il remporte le César du meilleur acteur dans un second rôle en 1982. "Ça m'a donné un peu d'autorité dans le métier car on ne me prenait pas au sérieux comme chanteur de variété !", dira-t-il.
Car oui, Guy Marchand était un très bon chanteur crooner et musicien de jazz, en plus d'être acteur. Son père, régisseur à Bobino la nuit, l'avait initié au jazz manouche et poussé à se mettre à la clarinette (et à la boxe). Mais il se disait avant tout chanteur, lui qui s'était fait connaître du grand public en 1965 avec la chanson La Passionata, avant de s'imposer avec Moi je suis tango, une adaptation de Libertango d'Astor Piazzolla puis Destinée, signé Vladimir Cosma pour la bande originale du film Les sous-doués en vacances de Claude Zidi, également reprise dans Le père Noël est une ordure de Jean-Marie Poiré (1982).