Après avoir fait les belles heures du rap français, JoeyStarr a franchi une étape pour passer dans la grande famille du septième art. Paradoxalement, la grande gueule qu'il est y a trouvé son compte et prend du plaisir à chaque tournage, qu'il enchaîne à une cadence quasi-infernale. Honoré d'une nomination au César du meilleur acteur dans un second rôle pour sa poignante prestation dans Polisse, le néo-acteur squatte régulièrement le grand écran. Ce mercredi 23 janvier, c'est dans la comédie romantique Max, où il croise le regard de la pulpeuse Mathilde Seigner.
Deux caractères forts réunis devant la caméra de Stéphanie Murat, qui signe pour son premier long métrage, un conte touchant et sans prétention reposant sur l'alchimie entre ces deux acteurs que tout oppose. "C'est un peu un mec Mathilde et, comme je suis une grande gonzesse, ça a bien marché", avoue-t-il dans les colonnes de Nice Matin, qui avait rencontré l'acteur lors de son passage au Festival de Sarlat où le film avait été présenté et salué.
Au côté de la "très spontanée" Mathilde Seigner, il croise le regard de Jean-Pierre Marielle, un acteur "ultra-touchant" et "un peu dans le zef de temps en temps". Il a été si convaincu par Stéphanie Murat et l'ambiance sur le tournage qu'il retrouvera la réalisatrice pour son prochain long-métrage, avec de la nudité au menu, lui qui se dit "assez fier de [son] anatomie". Alors qu'il vient de tourner La marque des anges (avec Gérard Depardieu) et Une autre vie (avec Virginie Ledoyen), l'acteur ne se verrait pourtant reste éternellement dans le cinéma, parce que "ça fragilise".
JoeyStarr compte donc bien revenir à ce qui a fait ses plus belles heures, la musique. Avec Nice Matin, il évoque un projet de duo avec l'américain Natty (encore inconnu en France), sans mentionner NTM après la reformation historique en 2008. Cette envie de revenir dans le rap, JoeyStarr semble la devoir au rap français actuel. Dans son viseur : Sexion d'Assaut, le groupe de rap à succès qui avait fait la première partie de NTM au Parc des Princes le 19 juin 2010. JoeyStarr partage d'ailleurs sans détour un souvenir avec un de ses fils, lorsque celui-ci arrive avec "un tee-shirt de Sexion d'Assaut, j'avais les nerfs qui vrillaient... Bon, il a 7 ans, je ne peux rien dire, mais il a compris et ne le remettra plus !"
Toujours fidèle à son franc-parler, JoeyStarr est loin de porter la formation parisienne dans son coeur : "Ces mecs sont huit et y a pas un seul cerveau...", balance-t-il. Ce n'est donc pas l'image du rap que se fait le chanteur de 45 ans au visage buriné. Une vision qui n'est pas sans rappeler une petite séquence du morceau Seine Saint-Denis Style qui disait : "Ceux qui voient le Hip-Hop qu'avec des samples de pop / Mais tout ceux-là je les stoppe, à base de popopop."