Exilé aux Emirats Arabes Unis depuis l'été dernier, Juan Carlos Ier n'est pas si seul. L'ancien roi des Espagnols peut en effet compter sur ses filles pour lui rendre visite. A en croire les informations du site espagnol Vanitatis publiées le 7 février 2021, Elena et Cristina ont rejoint leur père à Abu Dhabi en prenant l'avion le week-end dernier.
Samedi midi, Elena a emprunté un vol Madrid-Dubaï qu'elle connaît bien puisqu'il s'agit de son troisième voyage. Sa soeur Cristina, installée à Genève, a quant à elle rejoint les Emirats Arabes Unis le dimanche après avoir passé le week-end en Espagne (à Vitoria) avec son mari Iñaki Urdangarin. Celui-ci a bénéficié d'une nouvelle permission de sortie du centre pénitentiaire de Brieva à Avila, où il purge sa peine de 5 ans et 10 mois depuis le procès de l'affaire Noos. Elena et Cristina devraient passer une semaine avec leur père avant de quitter le golfe Arabo-Persique à bord d'un vol régulier.
En novembre 2020 déjà, Juan Carlos avait reçu une première visite de sa fille aînée. Début janvier, Elena avait de nouveau fait le voyage pour fêter les 83 ans de son père. L'information n'a pas été confirmée, mais sa soeur Cristina pourrait elle aussi avoir effectué un premier voyage à Abu Dhabi depuis que son père s'y est exilé. Des voyages répétés et ce, en pleine crise sanitaire, qui laissent penser que l'état de santé de l'ancien est préoccupant... Le 4 janvier, la diffusion d'une photo volée de l'ex-souverain très affaibli, soutenu par ses gardes du corps, n'avait pas manqué d'éveiller les soupçons. Dans la foulée, la maison royale d'Espagne avait démenti les rumeurs affirmant que Juan Carlos avait été admis dans un hôpital d'Abu Dhabi après avoir été testé positif à la Covid-19.
L'ancien roi à la réputation sulfureuse, notamment pour ses milliers de conquêtes et son goût pour la chasse à l'éléphant, fait l'objet de trois enquêtes judiciaires, toutes liées à du blanchiment de capitaux. Juan Carlos est d'abord soupçonné d'avoir empoché une commission dans le cadre de l'attribution à des entreprises espagnoles d'un contrat pour la construction d'un train à grande vitesse en Arabie saoudite en 2011. Une seconde enquête concerne un blanchiment de capitaux présumé lié, selon la presse espagnole, à une structure opaque gérant des millions d'euros établie dans l'île britannique de Jersey, souvent considérée comme un paradis fiscal.
Enfin, l'octogénaire fait l'objet d'une troisième enquête pour utilisation de cartes de crédits liées à des comptes bancaires qui ne sont pas à son nom. Comme l'a rapporté l'AFP le 13 janvier, la chambre des députés espagnols a refusé d'ouvrir une enquête parlementaire sur Juan Carlos pour ces faits présumés.
En août, l'ancien roi avait annoncé qu'il s'éloignait de son pays pour préserver l'image de la Couronne espagnole et "faciliter l'exercice" de ses fonctions à son fils Felipe VI. La reine Sofia, son épouse depuis 58 ans, a quant à elle préféré rester en Espagne avec ses enfants et petits-enfants. Il semble que la famille royale se sépare aujourd'hui en deux clans : Juan Carlos et ses filles dans l'ombre, tandis que la reine Sofia et son héritier Felipe tentent de garder la face en public. Lors de son discours de Noël diffusé à la télévision espagnole depuis le palais Zarzuela à Madrid, Felipe VI a brièvement fait allusion au scandale entourant son père en affirmant que l'éthique et le sens du devoir "prévalent sur toute autre considération, y compris personnelles et familiales".