S'il n'y avait qu'une interview à retenir, ce serait sûrement celle-là. Pour la première fois, Lady Diana disait tout ce qu'elle avait dû taire durant son temps passé au sein de la monarchie britannique. Elle y détaillait son calvaire vécu avec le prince Charles et sa liaison avec Camilla Parker Bowles, la boulimie qu'elle avait développée et ses problèmes de santé mentale. Outre ces déclarations toujours aussi percutantes et nécessaires aujourd'hui, le journaliste face à qui Diana Spencer se confiait, Martin Bashir est mis en cause dans une enquête de la BBC.
À l'époque, Diana Spencer était officiellement séparée du prince Charles, mais pas encore divorcée. La presse britannique dévoilait un gigantesque flot d'information souvent erronées, ce qui avait poussé la princesse à prendre la parole pour la première fois. Dans un rapport, la Cour suprême estime aujourd'hui que Martin Bashir est parvenu à "organiser la réunion qui a conduit l'entretien" par un "comportement trompeur".
"Bien que le rapport indique que Diana, princesse de Galles, était favorable à l'idée d'une interview avec la BBC, il est clair que le processus d'obtention de l'interview n'a pas été à la hauteur de ce que le public est en droit d'attendre. Nous en sommes vraiment désolés", a déclaré Tim Davie, le directeur général de la BBC, qui traîne l'affaire depuis bien des années.
Comme le raconte le frère de Diana Spencer, Martin Bashir avait montré des relevés de comptes à la princesse - révélés faux - censés prouver que les services de sécurité payaient deux personnes au sein du palais de Buckingham pour espionner sa soeur. Harcelée par les paparazzi, mise sur écoute par la Couronne, trahie par des proches... la mère de William et Harry ne faisait alors confiance à personne, sauf à Martin Bashir.
"En montrant au comte Spencer ces fausses déclarations (...) M. Bashir l'a trompé et l'a incité à organiser une rencontre avec la princesse Diana", indique le rapport, dénonçant une "grave infraction" aux règles éditoriales de la BBC. "C'était stupide et une action que je regrette profondément", a réagi Martin Bashir, qui vient de quitter le groupe public, dans un communiqué.
Rappelons le, ces relevés de compte n'avaient pas joué de rôle déterminant dans le "choix personnel" de Diana de répondre à ses questions. Martin Bashir, qui avait fini par nouer une amitié sincère avec Lady Di, salue "la décision courageuse de la princesse de raconter son histoire, de parler courageusement des difficultés auxquelles elle a été confrontée " : "Elle a ouvert la voie en abordant un si grand nombre de ses problèmes et c'est pourquoi je resterai toujours immensément fier de cette interview".
Ces méthodes et l'abus de confiance exercé par Martin Bashir ont suscité de vives réaction au sein de la Couronne. Le prince Harry et le prince William ont tous deux réagi.
L'époux de Kate Middleton a estimé que cette interview n'avait "plus aucune légitimité et ne devrait plus jamais être rediffusée". "C'est infiniment triste de savoir à quel point les manquements de la BBC auront alimenté les peurs, la paranoïa et la solitude des dernières années que j'ai passées avec elle", a-t-il déploré face caméra, le jeudi 20 mai 2021. "Elle a été trahie non seulement par un journaliste voyou, mais par des dirigeants de la BBC qui ont regardé ailleurs plutôt que de poser les questions qui fâchent", ajoute-t-il, regrettant qu'elle n'ai pas eu vent de coup de Trafalgar de son vivant.
Des pratiques trompeuses condamnées par le prince Harry. "L'effet d'entraînement de cette culture d'exploitation et des pratiques contraires à toute éthique aura fini par lui ôter la vie, a-t-il regretté dans son communiqué. Les conséquences de cette culture et de pratiques non éthiques lui ont finalement coûté la vie (...) ce qui m'inquiète profondément, c'est que ce genre de pratiques - et d'autres pires encore - sont encore répandues aujourd'hui."
Une surmédiatisation négative et toxique, comme Harry et Meghan ont pu en faire l'expérience.