Sa fille l'attaque, "parce qu'elle n'a rien d'autres de mieux à faire" !
La riche femme française vient de célébrer ses 88 ans, sans sa fille - encore une fois absente comme lors de la remise de prix de sa fondation -, pour pouvoir être en paix. Elle considère "qu'elle ne savait plus quoi faire" pour arrêter sa fille, et affirme qu'elle se dit prête à livrer bataille contre Françoise Meyers-Bettencourt, "si [elle] ne peux pas faire autrement". Pourquoi, selon l'héritière, sa fille l'attaque-t-elle ? "Parce qu'elle n'a rien d'autre de mieux à faire. [...] Je ne sais pas si elle est assez zinzin pour continuer", explique-t-elle.
Dans les pages de Paris Match, elle avait détaillé sa difficile relation mère-fille avec elle. Au micro de Marc-Olivier Fogiel, elle revient sur cette question, affirmant ne pas être une mauvaise mère... de son point de vue. "Vue par d'autres, je peux être une salope", ajoute-t-elle. Elle indique également qu'elle "dérange évidemment" sa fille.
L'Oréal
Concernant L'Oréal, elle se dit sereine pour l'avenir de l'entreprise, "une affaire magnifique", lors de cette entrevue précisant toutefois : "Je ne suis pas seule, il y a des gens qui travaillent avec moi, qui sont dans l'affaire, alors si elle [sa fille] met un coup de pied là-dedans..." L'affaire a également eu des répercussions sur l'image du groupe.
Dans une lettre qu'aurait envoyée son clan à sa fille pour lui demander de céder ses parts à Jean-Victor Meyers, le petit-fils de l'héritière, Liliane Bettencourt a montré son désir d'évincer sa fille mais surtout son gendre du conseil d'administration du groupe pour les empêcher, à son décès, de vendre L'Oréal à Nestlé, deuxième actionnaire. Françoise Bettencourt-Meyers et son époux ont toujours formellement nié de telles intentions. Les avocats de Liliane Bettencourt nient cette stratégie... qui est pourtant bien "machiavélique" et risquerait de mettre la zizanie dans la famille Meyers, ce qui devrait beaucoup amuser la vieille dame "indigne" !
François-Marie Banier, son état de santé et les politiques...
Avec la même détermination, elle parle de celui à qui elle a donné près d'un milliard d'euros, le photographe François-Marie Banier, qui n'est plus désormais son légataire universel. Selon elle, ce dernier est "un artiste extrêmement drôle, extrêmement vivant", payé mais "en tout cas pas plus que d'autres. Les autres se taisent". "Il m'a beaucoup amusé, il m'a donc fait plus de bien que de mal", mais elle précise tout de même: "Il m'a fait comprendre aussi que le bien avait des limites." Peu naïve, elle avoue qu'il sait manoeuvrer mais qu'elle n'a pas été au bout de la manoeuvre, et si elle pense qu'elle a trop donné, elle "rit de cette bonne blague que la vie lui a faite".
Marc-Olivier Fogiel l'interroge ensuite sur son refus de subir une expertise médicale qui pourrait la dédouaner. Liliane Bettencourt refuse de se présenter devant la juge Prévost-Desprez chargée d'enquêter sur un éventuel "abus de confiance" de l'artiste François-Marie Banier. : "Qu'est-ce qu'elle a ma santé ? Je mange, je ne bois pas trop de vin parce que je fatigue. [...] Je peux avoir un mauvais raisonnement, eh bien je paie !", explique-t-elle, se voulant rassurante. Elle a précédemment déclaré par rapport à sa mise sous tutelle pour abus de faiblesse demandé par sa fille : "Si on m'abuse, c'est que je me laisse abuser, tant mieux pour moi, qu'on me laisse vivre !"
Aucune question n'est écartée par le pugnace journaliste, qui subit de temps à autres les piques de son interlocutrice, comme les rumeurs de financement politique occulte, notamment à Nicolas Sarkozy : "Bien sûr que non, je ne distribue pas de l'argent comme ça! Ne vous arrêtez pas à tout ce qu'on dit."
Plus que jamais, Liliane Bettencourt s'impose : "Je vais bien dans la lutte. Quand c'est plat je m'emmerde."
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Liliane Bettencourt réalisée par Marc-Olivier Fogiel sur Europe 1 ci-dessus.