Ne cherchez pas trop de photos officielles de la petite Lilibet, la fille de Meghan et Harry, il n'y en a presque pas. Si son frère, Archie, avait eu droit à quelques clichés posés peu après sa naissance à Londres le 6 mai 2019, alors que les Sussex étaient encore en Angleterre et pleinement membre de la famille royale, sa soeur, née le 4 juin 2021 dans un hôpital de Santa Barbara, sur la côte Ouest des Etats-Unis, n'a pas eu ce privilège princier. De la petite fille née il y a trois ans, il n'existe que de rares photos. La plus belle est privée et n'a pas été diffusée dans les médias. Elle a été prise par le célèbre photographe anglais d'origine nigériane Misan Harriman il y a deux ans, pour le premier anniversaire de Lilibet.
La fillette, y apparaît assise dans l'herbe, dans une large robe bleue, un gros noeud blanc dans ses cheveux, aussi roux que ceux de son père. "Ce fut un tel privilège de célébrer le premier anniversaire de Lilibet avec ma famille et la sienne ! Joie et maquillage dans tous les sens", avait écrit sur son Instagram ce professionnel de l'image qui a aussi travaillé avec Rihanna ou Tom Cruise, en légende de ce cliché.
Une jolie photo. Une seule. Pour le reste, la plupart des images de Lilibet proviennent soit du film que ses parents ont tourné pour Netflix - sur lesquelles elle apparaît presque toujours de dos et qui donnent des capture de mauvaise qualité - soit de séries prises à la volée par des paparazzis ou des photographes amateurs sur lesquelles, là encore, elle apparaît à moitié caché et très floue.
Comment expliquer une telle rareté alors qu'elle fête aujourd'hui son troisième anniversaire...
Même si jusqu'à présent, Charles III, qui a d'autres soucis entre son cancer et celui de Kate Middleton, n'a pas déchu de leurs titres royaux son fils et sa belle-fille et si a priori, de l'avis de la plupart des experts de la monarchie anglaise, il n'ira pas jusqu'à cette extrémité, entre temps, le Megxit est passé, reléguant les Sussex au rang de résidents américains. Désormais, pour eux, la vie est régie par d'autres règles. Et la représentation officielle n'en fait pas partie !
À l'exception de son patronage des Invictus Games où lui et son épouse se sont montrés très tactiles cette année, Harry n'a plus l'obligation, comme son frère, d'apparaître lors de cérémonies, visites ou autres rendez-vous officiels. Les messes de Noël qui voient William, Kate et leurs trois enfants assister au service religieux sous l'oeil des photographes ou le fameux défilé des troupes britanniques qui réunit chaque année toute la famille au balcon pour un traditionnel cliché ne sont plus à l'agenda des Sussex. C'est évidemment la première raison de leur absence de visibilité.
Et de l'autre côté de l'Atlantique notamment, ça ne passe pas bien. Lida Citreon, une experte américaine en relations publiques expliquait il y a deux ans au journal anglais The Express : "Aux Etats-Unis, cette absence est étrange alors que la plupart de nos enfants sont omniprésents sur les médias sociaux. Je suis tout à fait d'accord pour qu'ils fixent des limites et des garde-fous sur certains sujets, par exemple nous n'avons pas besoin de connaître leur vie amoureuse, mais nous aimerions beaucoup voir leurs enfants. Nous aimerions les voir en tant que famille."
Un souhait que ne partage visiblement pas Harry, qui a ses raisons. La première, il l'a largement évoquée durant toute sa vie mais plus encore lorsqu'il a raconté les problèmes mentaux qu'il a traversés : il reste traumatisé par les circonstances de la mort de sa mère. Dans la série documentaire The Me You Can't See, qu'il avait réalisée en 2021 avec Oprah Winfrey, il était largement revenu sur ce sujet. "J'ai toujours voulu être normal, plutôt que d'être le prince Harry, d'être simplement Harry", avait-il expliqué à la célèbre présentatrice. "Quand je pense à ma mère, avait-il continué, la première chose qui me vient à l'esprit est toujours la même, encore et encore : je suis en voiture avec elle et mon frère. On a tous la ceinture de sécurité attachée et ma mère est au volant, poursuivie par trois, quatre, cinq motos avec des paparazzis." Or, au début de leur relation, cette situation, le prince l'a vue se reproduire avec avec Meghan. "Nous sommes suivis, photographiés, poursuivis, harcelés. Le cliquetis et les flashs des appareils photo me mettent en rage. Cela me rappelle ce qui est arrivé à ma mère et ce que j'ai vécu quand j'étais enfant", expliquait Harry.
Hors de question pour lui de voir se reproduire une tragédie. "Ma mère a été poursuivie jusqu'à la mort alors qu'elle avait une relation avec quelqu'un qui n'était pas blanc et maintenant, regardez ce qui s'est passé. Si vous voulez parler de l'histoire qui se répète, ils ne s'arrêteront pas tant que [Meghan] ne sera pas morte, avait-il confié très ému en ajoutant : "C'est incroyablement traumatisant de perdre potentiellement une autre femme dans ma vie." Lors de cette intervention le prince Harry avait conclu en racontant cette anecdote : "Quand William et moi étions plus jeune, mon père avait l'habitude de nous dire : 'Eh bien, c'était comme ça pour moi. Il en sera de même pour vous'. Cela n'a pas de sens - ce n'est pas parce que vous avez souffert que vos enfants doivent souffrir."
Ce n'est pas un hasard si, craignant de revivre un drame, le prince Harry est intransigeant sur les questions de sécurité, notamment pour ses enfants. Il est d'ailleurs toujours en conflit judiciaire avec les autorités britanniques qui ont décidé d'alléger le protocole sécuritaire lorsqu'il se rend au Royaume-Uni. L'équipe juridique du prince Harry estime qu'il a été injustement traité lors des modifications apportées à sa protection policière, alors qu'il était toujours confronté à d'importantes menaces pour sa sécurité et celle de sa famille.
Rompre avec les habitudes et la fatalité, telles sont donc les raisons qui ont poussé Harry et sa femme à quitter l'Angleterre, mais également à vivre différemment, loin des caméras... Tout du moins, quand ça les arrange. C'est là sans doute un troisième point qui explique la discrétion des Sussex... Un comportement que résumait ce 27 mai 2024 Tom Quinn, spécialiste de la royauté, dans les colonnes du Daily Express. "Harry et Meghan sont incroyablement fiers de leurs enfants, et quand ils seront un peu plus âgés et plus aptes à voyager, il ne fait aucun doute qu'ils participeront à certaines des tournées du couple (...) Meghan est particulièrement consciente de l'impact positif que pourrait avoir l'apparition d'Archie et Lilibet sur la marque Sussex", avait analysé cet expert.
Un impact positif sur la marque... Selon le bon vieux principe économique qui veut que la rareté d'un bien fasse monter son prix, il est fort probable que Meghan et Harry aient envie de monnayer de nouveau à l'avenir, les moments précieux qu'ils vivent en famille. Ce n'est pas un hasard si les seules images ou presque des enfants de Harry et Meghan ont été vues dans des documentaires. Pour voir les prochaines photos de Lilibet ou d'Archie, faudra-t-il encore aller sur Netflix ?