Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ? Hélas, pas en ce qui concerne Kate Middleton. Après des semaines de silences et de rumeurs, la princesse de Galles a publié une vidéo dans laquelle elle annonçait se battre contre un cancer. Un choc... qui en rappelle un autre. Pas de réseaux sociaux, peu de sites internet à l'époque. C'est par des flashes spéciaux que les téléspectateurs du monde entier apprennent à la télévision la tragédie qui s'est déroulée au coeur de Paris dans la nuit du 30 au 31 août 1997 : victime d'un terrible accident de voiture sous le pont de l'Alma, Lady Diana, l'ancienne épouse de Charles et son nouveau compagnon, le riche héritier Dodi Al-Fayed ont succombé à leurs blessures.
Le drame est survenu peu après minuit alors que le couple venait de quitter le célèbre hôtel Ritz où ils avaient dîné. Au terme de leur soirée, l'établissement, propriété du père de Dodi l'homme d'affaire égyptien Mohammed Al-Fayed, avait mis à la disposition des deux amoureux une grosse Mercedes noire et un chauffeur - dont ce n'était pas la fonction -, Henri-Paul, afin qu'ils puissent se rendre dans un hôtel particulier, discret nid douillet que Dodi possédait non loin des Champs-Élysées. Ils n'y parviendront jamais.
Alors que leur chauffeur tentait de faire faux bond à des paparazzi en roulant à grande vitesse dans les rues de la capitale française, il a perdu le contrôle du véhicule et s'est encastré dans un des piliers du tunnel sous le pont. Dodi Al-Fayed et lui meurent sur le coup. Encore vivante, mais dans un état désespéré, souffrant d'une grave hémorragie interne, Lady Di, est transportée à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière. Vers 4 heures du matin, le décès de celle que les Anglais surnommaient la princesse des coeurs est officiellement déclaré. Elle avait 36 ans. Le Royaume-Uni est inconsolable.
Inconsolables, dire que nos voisins d'Outre-Manche le sont depuis la prise de parole de Kate Middleton, le 22 mars dernier, serait sans doute exagéré. Mais il est évident que le malheur frappant l'actuelle princesse de Galles est venu rappeler aux sujets de sa majesté le funeste destin de l'autre princesse ayant porté ce titre. Au point que très vite, sur le réseau social X notamment, les messages évoquant une malédiction se sont multipliés.
" Le titre de princesse de Galles est maudit par le fantôme de Diana ", s'emballe un twitto. " D'abord Diana, maintenant, Kate, est-ce que ce titre de princesse de Galles est maudit ? ", s'interroge un autre. " Ce que je veux dire par " maudite ", assure un troisième, c'est qu'historiquement, il n'y a pas eu une seule princesse de Galles qui n'ait pas été frappée par une tragédie ".
Vrai, faux ? Avant de se pencher sur la question, il convient de se plonger brièvement dans l'Histoire du Royaume-Uni pour comprendre que ce titre de princesse de Galles vient de très loin...
Du Moyen Âge et de l'année 1301, pour être précis. Quelques années auparavant, Edouard 1er, roi d'Angleterre est parvenu à conquérir les territoires bordant sa frontière ouest. Le pays de Galles est alors passé sous coupe anglaise. Pour célébrer cette annexion, le souverain décide de donner à son fils, qui porterait plus tard la couronne sous le nom d'Edouard II, le titre de prince de Galles. Un titre né dans la guerre et le sang... mais la tradition a perduré jusqu'à nos jours, qui veut que l'héritier du trône britannique le porte automatiquement et de ce fait, son épouse, celui de princesse de Galles. À la mort d'Elizabeth II, Charles est devenu roi et William et Kate ont acquis leur nouveau titre.
Et il n'est pas facile à porter, notamment pour ces dames... S'il l'on ne s'attardera pas sur les sorts peu enviables de Catherine de Valois et d'Augusta de Saxe Gotha qui aux XVème et XVIIIème siècles ont dû affronter les affres de la vie de cour, le destin de Caroline de Brunswick, mariée au futur George IV aura été marqué par les infidélités et les scandales. Humiliée publiquement lors de son procès en divorce, on l'a même empêchée d'assister au couronnement de son mari peu avant qu'elle ne décède dans des circonstances troubles. Empoisonnée assurent certains ! Le doute demeure.
Plus près de nous, avant de connaître sa fin tragique, Lady Diana a aussi pu éprouver le poids de ce titre. Malheureuse en amours, trompée elle aussi, elle a souffert de la pression médiatique, du manque d'intimité lié à sa charge. Elle a aussi connu des épisodes de désordres mentaux, des troubles de l'alimentation et la dépression, un mal que combattra plus tard, son fils Harry, qui s'en ouvrira publiquement.
Ironie de l'histoire, une partie des malheurs de Lady Di provient d'une autre femme, Camilla Parker Bowles, qui portera elle aussi le titre de princesse de Galles de 2005, date de son mariage avec Charles, à 2022, date de la mort d'Elizabeth II. Durant des années, l'actuelle reine consort a été détestée par les Anglais qui ne lui pardonnaient pas d'avoir brisé l'union de Charles et Diana. "On était trois dans ce mariage, et c'était bien trop... ", avait d'ailleurs dénoncé la défunte princesse dans une interview restée célèbre.
Voici donc aujourd'hui celle que l'on surnommait encore il y a peu la princesse sourire frappée à son tour. Si jusqu'à aujourd'hui, à l'exception des obligations que lui commandait son rôle au côté de William, elle n'avait pas eu trop à souffrir d'avoir intégré la famille royale, elle est désormais, à 42 ans à peine, atteinte dans ce qu'il y a de plus précieux : sa santé. Suite à l'opération qu'elle a subie à l'abdomen en janvier dernier, des cellules cancéreuses ont été détectées et elle a dû entamer une chimiothérapie préventive.
Impossible, pour l'heure de savoir quelle sera l'issue de sa maladie, à plus forte raison parce qu'on ignore de quel type de cancer elle souffre. Difficile voire hasardeux également d'invoquer une vraie malédiction qui frapperait ces princesses. Si tant est que ce sortilège existe, qui l'aurait lancé ? Dans quel but ? Une certitude demeure : la famille royale anglaise, déjà fragilisée par le cancer contre lequel se bat Charles, son souverain, salie par les frasques du prince Andrew et toujours empêtrée dans l'affaire du Megxit qui a vu Harry et Meghan quitter le pays et abandonner leurs charges, n'avait pas besoin de ce nouveau coup dur qui fait croire à certains que ce ne sont pas seulement les princesses, qui sont maudites, mais bien toute la famille Windsor.