Bien avant les "Football Leaks" qui secouent actuellement le monde des superstars du ballon rond, Lionel Messi était dans le collimateur de la justice et de l'administration fiscale, dès 2013 – année où le footballeur avait d'ailleurs remboursé 5,1 millions d'euros.
Jugés en mai 2016 pour trois chefs d'inculpation d'évasion fiscale, l'attaquant argentin du FC Barcelone, qui avait plaidé l'ignorance, et son père Jorge avaient été condamnés le mois suivant à 21 mois de prison et à une amende de 3,7 millions d'euros pour avoir fraudé le fisc à hauteur de 4,16 millions liés aux droits à l'image du joueur entre 2007 et 2009, via des sociétés écrans dans des paradis fiscaux d'Amérique centrale et latine. Ils avaient alors contesté cette condamnation et introduit un recours, lequel vient d'être rejeté.
La Cour suprême espagnole a signalé mercredi 24 mai 2017 le rejet de cet appel et a maintenu sa condamnation. Cela ne signifie pas pour autant que Lionel Messi et son père iront derrière les barreaux : en Espagne, les condamnations inférieures à deux ans ne sont en général pas exécutées.
Une décision qui survient au coeur d'une semaine particulièrement mouvementée sur le terrain des enquêtes sur d'autres suspicions de fraude dans le monde du football : Mediapart révélait mardi que des perquisitions avaient été menées par les agents de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières au siège du PSG ainsi qu'aux domiciles de Javier Pastore et Angel Di Maria, soupçonnés de bénéficier eux aussi d'un système d'évasion fiscale concernant des revenus liés à leur image. Des investigations pratiquées dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte en décembre par le Parquet national financier pour blanchiment de fraude fiscale aggravée, à la suite des révélations issues des Football Leaks.
Grand rival de Leo Messi, Cristiano Ronaldo, qui vient de remporter le titre de champion de la Liga avec le Real Madrid et vise le doublé en finale de la Ligue des Champions contre la Juve, est aussi dans la ligne de mire du Trésor public espagnol : il serait coupable d'avoir dissimulé au fisc, depuis 2008, 149,5 millions d'euros de revenus dans les îles Vierges britanniques et en Suisse. Selon le site ibérique El Confidencial, la justice se serait saisie du dossier, dans lequel le quadruple Ballon d'or aurait admis des "erreurs" tout en soulignant n'avoir pas eu "l'intention de frauder". La semaine dernière, c'est la star colombienne de l'AS Monaco, Radamel Falcao, qui s'est vu notifier l'ouverture de poursuites par le parquet de Madrid.