Plus jamais ça. Harry a eu de la chance de pouvoir s'échapper de l'enclave froide et solitaire de la monarchie britannique. Quand l'image et la réputation prend le dessus sur le bien-être des gens et leur santé, il faut savoir prendre son envol. Dans la série-documentaire The Me You Can't See ("Le moi que vous ne pouvez pas voir"), disponible depuis ce vendredi 21 mai 2021 sur AppleTV+, le prince Harry évoque la pression médiatique et familiale qui a mené son épouse, Meghan Markle, à avoir des pensées suicidaires.
Le duc de Sussex reste très marqué par l'absence totale d'aide et l'indifférence de la Couronne face à ses propres problèmes de santé mentale, tout comme ceux de sa conjointe. Alors qu'elle était enceinte de six mois d'Archie, Meghan Markle a eu des pensées suicidaires. Harcelée par la presse, pas défendue par le palais... elle pensait vraiment qu'en finir était la solution de faciliter pour mettre fin à son calvaire. "Ce soir-là, Meghan décide de partager avec moi ses idées suicidaires et la manière dont elle prévoyait de mettre fin à sa vie. La clarté de sa pensée était la chose la plus effrayante. Elle n'avait pas perdu l'esprit. Elle n'était pas folle. Elle ne prenait pas de médicaments, ne buvait pas d'alcool. Elle était absolument sobre", déplore le prince Harry.
"Meghan était saine d'esprit, mais dans la nuit, ces pensées la réveillait. La seule chose qui l'a empêchée de le faire, c'était de voir à quel point c'était injuste pour moi après ce qui était arrivé à ma mère, d'être celui qui a encore perdu une femme dans sa vie avec un bébé en route, notre bébé", s'est désolé le duc de Sussex.
La soirée où Meghan Markle a partagé ses pensées suicidaires avec le prince Harry était suivie d'un évènement au Royal Albert Hall de Londres, que le couple ne pouvait pas manquer. Aujourd'hui, le duc de Sussex se sent "honteux" de la manière dont il a géré cette situation. "Nous nous sommes enlacés rapidement et nous devions nous changer, sauter dans une voiture escortée par la police, aller au Royal Albert Hall et faire face à un mur de caméras, pour prétendre que tout allait bien. Nous n'avions pas l'option de dire : 'Vous savez quoi, on ne vient pas ce soir'. Imaginez les articles qui seraient sortis de ça", regrette le prince Harry. Un sentiment incessant d'impuissance qu'il tient à combattre avant toute chose.
Si les détracteurs du couple Sussex s'en donnent à coeur joie - martelant à quel point Harry et Meghan seraient des personnes ingrates et calculatrices - ils semblent oublier que Harry n'a qu'une chose en tête : que l'histoire ne se répète pas. D'où sa nécessité de reprendre le contrôle, sur la manière dont il fait sa vie comme sur une vision plus réaliste de son quotidien, pour ne plus jamais être impuissant.
"Quand je pense à ma mère, le premier souvenir qui me vient toujours en tête c'est nous trois avec William dans la voiture, attachés. On était poursuivis par quatre, cinq paparazzi sur des mobylettes. Elle était presque incapable de conduire à cause de ses larmes, il n'y avait aucune protection. Le premier sentiment qui vient est l'impuissance : d'être trop jeune, d'être un homme trop petit pour être capable d'aider une femme, dans ce cas, ma mère. Et ça arrivait chaque jour jusqu'à ce qu'elle meurt". Au moment de la mort de Diana - fraîchement divorcée du prince Charles -, la famille royale avait refusé d'assurer sa sécurité. C'est son compagnon, le millionnaire Dodi Al-Fayed qui garantissait son service de sécurité lors de l'accident de voiture causé par des paparazzi en 1997, sous le pont de l'Alma à Paris.