Sale cadeau de Noël pour Michel Platini. L'homme fort de l'UEFA, l'instance dirigeante du football européen, a été suspendu de toute fonction pendant huit ans - comme le boss de la FIFA Sepp Blatter. Une décision qui fait suite à une enquête sur une somme de 1,8 million d'euros qu'il aurait touchée dans le cadre d'une mission pour l'UEFA.
Michel Platini le pressentait. Fin de semaine dernière, l'ancien meneur des Bleus annonçait qu'il ne se rendrait pas devant les juges de la FIFA, s'estimant "déjà jugé" et "déjà condamné". Ce lundi 21 décembre, les juges de la commission d'éthique lui ont donné raison en le suspendant huit années de toute activité liée au football.
La justice interne de la FIFA estime que les deux hommes ont "abusé" de leur position et que l'explication du Français concernant "l'existence d'un accord oral n'a pas été jugée convaincante". Michel Platini écope par ailleurs d'une amende de 80 000 francs suisses (74 000 euros) - plus élevée que celle de Sepp Blatter, 50 000 francs suisses (46 295 euros).
Empêtrée dans de nombreux scandales de corruption, la FIFA fait le ménage en son sein et a suspendu les deux plus grands dirigeants du football mondial. Au coeur de l'affaire Platini, une somme de 1,8 million d'euros touchée par le triple ballon d'or en 2011. Un versement effectué par Sepp Blatter pour un travail de consultant terminé en 2002, sans contrat de travail.
Pour Michel Platini, le coup est rude. S'il se décidait à faire appel devant la FIFA puis devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), les délais seraient bien trop longs pour lui permettre de se présenter à la présidence de la FIFA, le 26 février prochain : le poste que Sepp Blatter laissera vacant à la fin de son mandat.
Pourtant, Michel Platini avait le soutien de beaucoup, et notamment d'anciens joueurs, à commencer par Youri Djorkaeff, qui s'exprimait dans les colonnes de L'Équipe de ce 21 décembre, fataliste avant même que la sentence tombe. "Ça fait chier pour 'Platoche' parce qu'il aurait pu amener quelque chose de différent, regrette-t-il. Il a été cloué au pilori. Son calendrier a été désastreux, sa campagne de presse pas bonne. Mais il y a trois mois, il était la personnalité idéale. Michel est encore du milieu du football, il l'aime. Aujourd'hui, il doit se défendre. Moi, je ne crois pas à sa culpabilité. Le problème, c'est que tout le bureau de la FIFA y croit, il n'a pas d'allié."