À 74 ans, celui que l'on a longtemps appelé le "grand argentier du foot français" pour avoir été le premier à avoir fait du football un business lucratif, a tout vécu. Ces "dix vies", comme il aime à le dire, Jean-Claude Darmon les raconte dans une autobiographie, Au nom du foot, parue ce mardi 4 mai.
À l'occasion de cette publication, le self-made-man français qui avoue avec fierté avoir "été pendant longtemps le centre de financement de ce sport, l'un de ses pivots"", s'est confié au Parisien. Une interview dans laquelle il évoque les maux du foot français à l'ère d'un foot business qu'il connaît bien, mais aussi l'affaire Benzema et le scandale de la Fifa qui implique l'ex-milieu de terrain des Bleus, Michel Platini.
Sans fard, ce fils de pied noir arrivé à Marseille sans aucun sou en poche assure que Platini est "un homme d'argent et depuis toujours". "Regardez combien il gagne à l'UEFA et à la Fifa. Il a été l'un des plus grands joueurs du monde, mais il n'est pas mon idole", poursuit-il, avant de donner son avis sur le scandale de corruption qui égratigne violemment le foot business dont il a été l'un des grands acteurs. "J'ai été dans les droits télé pendant quarante ans, je n'ai jamais corrompu personne. Les dirigeants de la Fifa, eux, ne servent pas le foot. Il n'y a qu'à voir le salaire de Blatter. Et le secrétaire général, Jérôme Valke, qui a été mon collaborateur, gagnait 1,8 M€ par an, tous frais payés", s'étonne l'ex-businessman. Par ailleurs, le Tribunal arbitral du sport (TAS) rendra le lundi 9 mai à 11 heures sa décision concernant la suspension de six ans infligée par la FIFA à Michel Platini - dans l'affaire du paiement de 1,8 millions d'euros au profit de Platini, réalisé par la FIFA, sur ordre de Blatter, en 2011.
Également interrogé sur le cas Benzema, dont l'affaire de la sex-tape de Mathieu Valbuena a conduit à la non-sélection en Equipe de France du buteur madrilène accusé de chantage, Darmon "ne pense pas qu'il ait agi pour l'argent". "Entre la corruption et la connerie, il y a un monde, assure-t-il. Cela dit, tant qu'il n'est pas condamné, je ne trouve pas normal qu'on écarte un joueur de sa qualité de l'équipe de France."