Michel Polac, qui se battait contre ses problèmes de santé depuis plusieurs années, est mort hier mardi 7 août 2012 à l'âge de 82 ans. Le monde du journalisme, de la télévision à la radio en passant par la presse écrite, le pleure et lui rend hommage. Ce grand journaliste, écrivain, homme des médias, impertinent et érudit, a laissé derrière lui de nombreux admirateurs orphelins. Les réactions n'ont pas tardé à pleuvoir.
La ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, a par exemple affirmé qu'avec Michel Polac, "disparaît un authentique pionnier de la télévision et l'inventeur des premières émissions culturelles en public" : "Michel Polac était une personnalité forte, un contestataire souvent contesté, qui impressionnait par sa verve et son humour décapant, mais aussi par sa passion pour le livre et sa capacité à défendre les nouveaux talents."
Une belle définition de ce grand homme, que ne contesteront pas ceux qui l'ont connu ni le président de la République François Hollande. Le chef de l'État, actuellement en vacances à Bormes-les-Mimosa, au Fort de Bregançon, a rendu hommage à Michel Polac, qui restera "l'exemple d'un homme libre et d'une figure de notre vie culturelle". "Avec Michel Polac disparaît un esprit original et un journaliste exigeant. Il aura marqué par ses émissions impertinentes et indépendantes, les esprits de millions d'auditeurs et de téléspectateurs. Tout au long de sa carrière, il nous aura fait partager sa passion pour les lettres, le cinéma et le théâtre. J'adresse mes plus sincères condoléances à sa famille."
Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, a témoigné son émotion par le biais d'un communiqué : "Avec les formidables émissions culturelles et littéraires qu'il a créées ou animées, Michel Polac a permis des découvertes pour nombreux de nos concitoyens et a ouvert, pour beaucoup d'autres, le chemin de la culture et de la littérature. Son ton d'une grande acuité et d'une grande modernité a été pour beaucoup dans ce succès."
A l'instar de nombre de personnalités médiatiques, Laurent Ruquier a également réagi mardi soir sur Twitter. Lui qui anime sur France 2 l'émission On n'est pas couché dans laquelle Michel Polac fut chroniqueur avant d'être remplacé par Eric Naulleau, a écrit : "Hommage à Michel POLAC : je lui dois une grosse partie du succès d'ONPC. Il était le gage de la liberté d'expression." Joint par leParisien.fr, Laurent Ruquier se dit "triste" et répète qu'il "doit à Michel Polac le succès de son émission On n'est pas couché" : "Il était le symbole même de l'impertinence."
Deux anciens chroniqueurs du programme, rendent également hommage à leur illustre équivalent, Eric Zemmour et Audrey Pulvar. Le premier via son compte Twitter, écrit : "Le masque est définitivement tombé sur sa plume sans droit de réponse. Hommage à Michel Polac et pensées pour ses proches." La seconde a fait part de sa tristesse, sur Twitter toujours : "Tristesse à l'annonce de la mort de Michel Polac. L'empêcheur de penser en rond. #liberation."
Bernard Pivot, dont l'émission Apostrophes concurrençait dans les années 80 Droit de réponse, qu'avait créée Michel Polac, décrit ainsi le personnage : "Le secret de Michel Polac, c'est qu'il faisait des émissions, d'actualité ou littéraires, auxquelles il aurait aimé être invité." Il a tweeté : "L'insolence de Michel Polac ne reposait pas sur son humeur, mais sur sa culture, ses lectures, ses études des dossiers et sa réflexion."
Patrick Poivre d'Arvor, qui lui aussi animait une émission littéraire sur TF1, a également réagi sur le réseau social : "Triste comme beaucoup de la disparition de Michel Polac, papa grognon mais si sensible et si cultivé. J'ai adoré mes émissions avec lui."
Sur son compte Twitter, la rédaction de France Inter a publié un tweet intitulé "Le masque et la peine", en référence à la célèbre émission culturelle cofondée par Michel Polac sur l'ORTF et toujours diffusée sur la radio publique, Le Masque et la Plume. Toute la journée de mercredi 8 août, le site de France Inter diffusera les meilleurs moments de l'émission du temps de Polac. Jérôme Garcin, l'animateur actuel du Masque et la Plume, a raconté sur France Inter que l'homme avait écrit son épitaphe : "'Touche-à-tout, il a fini par toucher terre'. Ça, c'était Polac."
De même, Jacques Expert, le directeur des programmes de Paris Première qui avait fait revenir Michel Polac sur sa chaîne dans les années 90, brosse, pour le site de Télé 2 semaines, le portrait d'un "type très humain, à la sensibilité exacerbée".
Christine Bravo tout aussi touchée par cette disparition : "J'étais invitée dans Droit de réponse. Paralysée par le trac. Michel Polac m'a encouragée. Tout mon amour à sa famille."
Pour Jean-François Kahn : "C'est vrai, il n'était pas objectif. Il allait dans un sens comme un commissaire de police qui s'est mis en tête qu'un type est coupable. Mais en même temps, il laissait la parole à toutes les sensibilités."
Anne Sinclair, qui a dirigé Sept sur sept de 1984 à 1997 sur TF1, a tweeté sa nostalgie : "Michel Polac, c'était l'époque où l'impertinence à la télé avait du fond..."
Enfin, Corinne Lepage , député européenne et ancienne ministre de l'Environnement, a choisi de rappeler l'un des faits d'armes de Michel Polac : "Mort de #Michel Polac, un esprit libre et un homme courageux chassé de TF1 pour avoir parlé de corruption à propos du pont de l'île de Ré."