La brutale disparition de l'actrice Valérie Benguigui, à l'âge de 47 ans après un long combat contre le cancer, a suscité de nombreuses vagues de réactions. Tous, à commencer par son partenaire dans Le Prénom (qui lui a valu son premier et unique César de la meilleure actrice dans un second rôle), Patrick Bruel, sont unanimes quant au talent de cette actrice naturelle et simple.
Évoquant sa "profonde tristesse", Aurélie Filippetti a officiellement communiqué en tant que ministre de la Culture et de la Communication, rendant hommage à celle qui fut "un second rôle indispensable, un de ceux sans lesquels il n'y a pas de grand film et que la profession avait récompensés d'un très mérité César". Un trophée remis par l'Académie que dirige Alain Terzian, lequel se souvient d'une "merveilleuse comédienne, une immense artiste, une femme de tous les talents, rayonnante et généreuse".
Partie trop tôt, Valérie Benguigui nous quitte alors que "les projets, les envies, les propositions pleuvaient à la hauteur de son immense passion d'interprète", rappelle Alain Terzian. La tristesse, également, pour les artistes très proches, comme la réalisatrice Liza Azuelos, qu'elle avait dirigée dans Comme t'y es belle, l'un des films phares de l'actrice française. "Valérie était l'humour et l'amour, confie-t-elle à Gala. Elle était une huile essentielle d'actrice. Elle était au jeu ce que les huiles essentielles sont aux fleurs. C'est la personne la plus drôle que j'ai pu rencontrer de ma vie. C'était plus qu'une amie, une âme soeur." Une réaction émue qui fait écho à celle de Francis Huster, lequel avoue être "bouleversé, c'était une actrice exceptionnelle, une perte douloureuse. Une femme d'une pure beauté d'âme et de coeur. Elle avait la lumière de bonté en elle."
C'est la maladie, un cancer du sein, qui aura eu raison de la grande comédienne. Bernard Murat, qui l'avait dirigée au théâtre, commente : "On s'y attendait, mais c'est un choc, elle a lutté jusqu'au bout. C'est injuste, elle était devenue une amie intime et chère, elle a débuté tard, mais cela lui donnait peut-être de la sagesse, de la bouteille, elle avait une grande conscience, était très travailleuse, en réflexion sur ses rôles, et en même temps elle avait un sens du gag, le sens de la dérision, très drôle. Elle avait une belle puissance comique, en même temps, elle n'était jamais sûre d'elle, jamais contente, elle voulait jouer pour les anges."
Sur Twitter, les messages d'hommage, mais aussi de colère mêlée à une profonde tristesse, se sont multipliés, à l'instar de Cécile de Ménibus. L'animatrice dit ainsi en avoir "ras le bol de voir des innocents partir à cause du cancer ! Pensée à la famille de #ValerieBenguigui #LigueContreLecancer". L'hommage de la fin, si tant est qu'on puisse en trouver un, revient à Charles Berling, dont le verbe illustre la comédienne : "C'était une actrice aux mille possibilités, généreuse, elle avait envie de tout faire, d'aller dans toutes les directions, hors norme, sans préjugés, de culture formidable. J'aurais aimé la mettre en scène. Je suis sûr qu'elle allait prendre une très grande place au cinéma et au théâtre..."
Les obsèques de Valérie Benguigui, décédée lundi 2 septembre au soir, auront lieu à Paris (au cimetière du Montparnasse), vendredi 6 septembre, dans la plus stricte intimité et le recueillement familial.