Dans sa deuxième affaire judiciaire, où il était poursuivi pour incitation à la violence envers les femmes, le rappeur Orelsan (31 ans) est ressorti vainqueur. Toutefois, Aurélien Cotentin, de son vrai nom, s'en sort grâce au délai de prescription et n'a donc pas été jugé sur le fond du dossier.
Mercredi 14 mai 2014, la cour d'appel de Paris a donc ôté une épine du pied d'Orelsan car elle a jugé que l'action engagée par cinq associations féministes (les Chiennes de garde, le collectif féministe contre le viol, la Fédération nationale solidarité femmes, Femmes solidaires et le Mouvement français pour le planning familial) était prescrite. En effet, une plainte avait été déposée par ces associations à la suite d'un concert du rappeur, donné en 2009, au cours duquel il avait chanté des chansons aux paroles polémiques. Accusé d'injures et d'incitation à la violence envers les femmes, il avait été condamné en première instance, en mai 2013, à une amende de 1000 euros avec sursis. Toutefois, Orelsan avait fait appel. Depuis, "la cour d'appel a constaté que lors de l'instruction, aucun acte venant interrompre la prescription n'a été effectué pendant une période de trois mois, délai prévu par la loi pour les infractions pour lesquelles Orelsan était poursuivi", rapporte l'AFP. Une victoire en demi-teinte pour le chanteur qui s'est tout de même dit "ravi".
En première instance, la cour avait porté son attention sur plusieurs phrases chocs : "Les féministes me persécutent (...), comme si c'était d'ma faute si les meufs c'est des putes" (tirée de Courez Courez) ainsi que la non moins distinguée "Renseigne-toi sur les pansements et les poussettes, j'peux t'faire un enfant et t'casser le nez sur un coup de tête" (issue de Différent) et "Ferme ta gueule ou tu vas te faire marie-trintigner" (que l'on entend dans Saint-Valentin). Orelsan avait juré, la main sur le coeur, que ces phrases avaient été "coupées" et "raccourcies". En appel, son avocat Me Simon Tahar s'est félicité du jugement et a enfoncé le clou. "Il y avait vraiment un décalage entre le monstre qu'on a voulu faire de lui et ce qu'il est", a-t-il déclaré.
Orelsan avait déjà été poursuivi par l'association Ni putes ni soumises à cause de sa chanson au titre délicat : Sale Pute. Un titre polémique qui l'avait mené devant la justice. Il avait cependant été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris, en juin 2012.
Thomas Montet