Dernières semaines mouvementées pour Patrick Poivre d'Arvor. Remercié de France-Soir, bousculé par les accusations de plagiat du magazine L'Express et attendu au tribunal pour une autre affaire de "contrefaçon littéraire", après RTL, PPDA s'explique à la télévision dans Bibliothèque Médicis, l'émission de Jean-Pierre Elkabbach sur Public-Sénat.
Au coeur de la conversation, la biographie que l'écrivain journaliste sort aujourd'hui - au lieu du 19 janvier, le temps de peaufiner les corrections ? - sur l'Américain Ernest Hemingway. Le livre a fait l'objet de graves accusations portées par le magazine L'Express : 100 pages de l'ouvrage de PPDA aurait été copiées d'une autre biographie d'Hemingway, signée de l'Américain Peter Griffin. L'éditeur Arthaud a déclaré avoir envoyé une mauvaise version aux journalistes, version pourtant dédicacée, et PPDA, "sidéré", de s'indigner de ce "total faux procès".
Devant Jean-Pierre Elkabbach, Patrick Poivre d'Arvor admet avoir commis trois erreurs dans cette affaire : "De mon côté, un, n'écrire qu'à la main (...) tous mes manuscrits sont chez moi, consultables par qui le veut. Ecrivant à la main, je fais taper par l'éditeur et cette suite d'aller-retour peut entraîner quelques problèmes d'inversion de fichiers, ce qui a été notre cas (...) Deux, j'ai validé le bon à tirer téléphoniquement, ce que je n'aurais pas dû faire". Le journaliste est au Pakistan pour une mission humanitaire avec l'Unicef quand on lui demande le bon à tirer, à savoir son accord final sur le texte avant de l'envoyer à l'imprimerie. Cette excuse est elle la plus difficile à avaler ! Il est tout de même impensable de l'avoir fait par téléphone, et de nombreux écrivains connus ou pas ne manqueront pas de s'offusquer de cette réponse. Enfin, PPDA reconnaît avoir "dédicacé des livres sans les relire", ce qu'il ne fait de toute façon "jamais". De fait, la version incriminée par l'Express serait "datée d'octobre ou peut-être même de fin septembre".
Devant cet acharnement médiatique, PPDA évoque la "jalousie" : "Peut-être qu'il y a beaucoup de bêtise et surtout beaucoup de sottise parce qu'au fond tous ces gens qui parlent n'ont jamais vérifié si oui ou non il pouvait y avoir un emprunt quelconque à la fameuse biographie."
Dans la version d'Hemingway, La vie jusqu'à l'excès dans toutes les librairies ce mercredi, l'AFP note que les passages incriminés ont été supprimés. Les chapitres consacrés aux premières années d'Hemingway sont courts. On y trouve en revanche une quinzaine de pages de références et une bibliographie qui cite Peter Griffin, dont l'ouvrage est selon PPDA, "le meilleur concernant la jeunesse d'Hemingway". Une reconnaissance qui est la moindre des choses...
Selon L'Express, l'ouvrage final, livré avec une semaine de retard, a tout simplement été "dégriffinisé" passant ainsi de 414 pages à 384, ce qui "en creux sonne comme un aveu". Argument discutable puisque dans un communiqué à l'AFP, début janvier, PPDA estimait que "les années de jeunesse d'Hemingway ne devaient pas représenter le propos essentiel du livre, davantage centré sur la mort qui le hantait et rôdait autour de lui, et sur les rapports entre le journaliste et l'écrivain".
Si cette affaire ne donnera certainement pas lieu à des poursuites judiciaires de la part de l'éditeur de Peter Griffin, PPDA fait face à une autre affaire de plagiat. Il est attendu le 9 février devant la 17e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris pour répondre des accusations de son ancienne compagne Agathe Borne : la jeune femme l'attaque pour violation de vie privée et l'utilisation de ses lettres d'amour dans son livre Fragments d'une femme perdue.
L'intégralité de l'interview de Patrick Poivre d'Arvor par Jean-Pierre Elkabbach sera diffusée vendredi 28 janvier à 22h sur Public-Sénat.
Et cette affaire lui permettant une promo d'enfer, Patrick Poivre d'Arvor sera également ce soir au micro de Christophe Hondelatte à 18h, dans RTL Soir avant de rejoindre le plateau du Grand Journal et l'équipe de Michel Denisot.