A tour de rôle, les visites s'enchaînent au chevet du prince Philip, hospitalisé à la London Clinic depuis jeudi 6 juin 2013 et opéré le lendemain à l'abdomen, subissant une chirurgie exploratoire planifiée suite à des examens pratiqués quelques jours auparavant.
La reine Elizabeth II, soucieuse mais pas abattue, s'est naturellement fait un devoir, à quelques mois de leur 66e anniversaire de mariage, de visiter son époux le jour de son 92e anniversaire, dimanche 9 juin. Le benjamin de leurs quatre enfants, le prince Edward, le premier à se déplacer, l'avait devancée - avec entre les mains une carte d'anniversaire - ce jour-là, tout juste rentré de Stockholm où il avait pris représenté la veille la couronne d'Angleterre au mariage de la princesse Madeleine de Suède et de Chris O'Neill, avec sa femme la comtesse Sophie de Wessex. Laquelle est également passée, un peu plus tard, prendre des nouvelles du duc d'Edimbourg.
Vendredi 14 juin, c'était au tour du prince Charles de faire un passage à la London Clinic au vu et au su des médias. Le prince de Galles, accompagné de son épouse Camilla Parker Bowles, en a profité pour confier à la presse que son père, opéré sous anesthésie générale, allait "beaucoup mieux". L'héritier du trône et la duchesse de Cornouailles, qui assument une charge de travail considérable au sein de la famille royale, sont en pole position pour hériter d'une part des missions du prince consort, lequel avait annoncé à l'occasion de son 90e anniversaire qu'il allait réfréner un peu ses activités.
La jeune génération aussi devrait voir son rôle renforcé. D'ailleurs, le prince William et le prince Harry, très impliqués dans la vie publique, n'ont pas manqué non plus de venir voir comment se portait leur grand-père vendredi, à l'instar des princesses Beatrice et Eugenie d'York, de plus en plus déterminées à jouer un rôle de premier plan dans les activités officielles de la couronne.
Personnalité populaire, qui a su imposer sa carrure athlétique et son fort tempérament au cours de six décennies à épauler son épouse au service du royaume, le prince Philip en est à sa quatrième hospitalisation en 18 mois. Auparavant considéré comme inébranlable, le duc d'Edimbourg multiplie les passages par la case hôpital : une artère bouchée lui avait gâché les fêtes de Noël 2011 avec la famille royale à Sandringham, l'obligeant à subir en urgence une angioplastie coronarienne et la pose d'un stent, une infection urinaire s'était déclarée en juin 2012 et l'avait obligé à disparaître au coeur des célébrations du jubilé de diamant après avoir bravé le froid et la pluie lors de la parade fluviale sur la Tamise, suivie d'une rechute au mois d'août.
Toutefois, c'est avec le moral et en pleine possession de ses moyens qu'il a intégré la London Clinic le 6 juin, juste après avoir pris part à la troisième et dernière garden party de l'année à Buckingham. Le palais a fait savoir qu'il resterait hospitalisé jusqu'à deux semaines, avant de quitter l'établissement privé et d'entamer une convalescence qui devrait demander deux mois.