40 ans et même pas le temps d'encaisser le coup ! Alors qu'elle changeait de dizaine ce 17 mai 2011, la princesse Maxima des Pays-Bas, sans l'ombre des moindres prémices de la crise qui va parfois avec ce cap, n'a pas marqué le pas pour autant, et a enchaîné avec facilité les engagements.
Le jour même, elle était au bras de son époux le prince héritier Willem-Alexander des Pays-Bas, au palais Noordeinde, à La Haye, pour procéder à la remise des prix (les "pommes" d'oranje) du Fonds d'Oranje, organisme caritatif dont elle est la présidente et dédié aux actions en matière de cohésion sociale, un enjeu sous lequel elle a toujours inscrit son activité de princesse, ces dix dernières années. Cette année, les récompenses étaient plus particulièrement dévolues aux réussites dans le domaine des arts. Et le lendemain, ce 18 mai 2011, Maxima était à nouveau de sortie, mais en solo, à IJmuiden, dans le nord du pays, afin d'y promouvoir un programe itinérant d'éducation à la gestion de l'argent - une autre cause à laquelle elle consacre beaucoup de son temps, du micro-crédit à l'échelle mondiale à la pédagogie économique (apprendre aux jeunes comment bien utiliser leur argent) à l'échelle nationale.
Une hyperactivité et une disponibilité toujours souriante, en plus d'un style glamour exubérant, qui ne sont pas pour rien dans la parfaite intégration de cette femme originaire d'Argentine au sein de la famille royale batave, et dans l'extraordinaire popularité qu'elle rencontre auprès du public. Au départ, les signaux ne semblaient pas forcément au vert pour que Maxima devienne un jour l'une des princesses héritières : son mariage avec l'héritier du trône Willem-Alexander le 2 février 2002 à Amsterdam, trois ans après leur rencontre lors de la feria d'avril à Séville, avait été sujet à controverse. Fille de Jorge Zorreguieta, ex-haut fonctionnaire (ministre de l'Agriculture) du gouvernement du dictateur argentin Videla qui s'était rendu coupable à la fin des années 1970 et au début des années 1980 d'un certain nombre d'atrocités (la "guerre sale", dans laquelle périrent 30 000 personnes) lorsqu'il exercait le pouvoir, la révélation de son idylle avec le prince héritier d'Oranje avait suscité une véritable levée de boucliers, les bataves n'étant pas trop enclins à la laisser rejoindre la famille royale. Son père Jorge affirmait n'avoir pas été au courant des agissements du dictateur, mais une enquête sur son compte diligentée par le Parlement néerlandais avait statué qu'il était inconcevable qu'un membre du gouvernement de son rang ait été aveugle sur la guerre sale. Toutefois, son implication fut écartée. Mais, après l'approbation par le Parlement du mariage de Willem-Alexander et Maxima, Jorge Zorreguieta renonça, afin de ne pas raviver les tensions, à assister à la noce, et son épouse en fit de même, par solidarité. Même l'octroi soudain (alors que la procédure nécessite en général des années) de la nationalité hollandaise à Maxima, en mai 2001, fit frissonner le pays et fut décrié, bien que l'intéressée ait fait sensation, en mars de la même année, en s'exprimant dans un néerlandais courant lors de l'annonce télévisée des fiançailles.
De la quasi-paria à la Maxima-nia !
Mais aujourd'hui, la princesse Maxima des Pays-Bas, qui a entre temps-charmé, convaincu dans sa mission de princesse, et donné trois beaux enfants au prince héritier (Ariane, 4 ans, Alexia, 5 ans, et Catharina-Amalia, 8 ans), est prête à devenir reine, avec l'assentiment de ses concitoyens néerlandais. Vendredi 13 mai 2011, le Parlement a rejeté une motion de censure émanant de certaines franges qui souhaitaient l'empêcher de devenir reine à l'accession de Willem-Alexander au trône, en réaction à une tradition monarchique de leur pays qu'ils jugent sexistes (les maris de reines en exercice ne peuvent pas être rois et restent prince consorts). La requête n'a pas abouti, et, un jour, Maxima sera reine, lorsque son époux prendra le relais de la reine Beatrix.
Gage de cette superbe success story et de l'affection de son pays d'adoption à son égard, Maxima fait l'objet jusqu'au mois de septembre d'une exposition rétrospective retraçant les dix années de ses activités de princesse et son dévouement à la famille royale.Héroïne du moment, un documentaire qui lui est consacré, compilant essentiellement de précédents documentaires, a été diffusé en parallèle de son anniversaire, tandis qu'elle prenait la pose, pour le magazine batave AD, devant le photographe Erwin Olaf, qui l'a décrite comme une "femme attirante" : on comprend mieux en découvrant les photos, chic et somptueuses, sur le site officiel du photographe... Une quarantaine comme beaucoup de femmes doivent en rêver.
Notons que le magazine AD, qui n'est pas peu fier d'avoir obtenu à cette occasion une interview de la princesse, propose également un entretien avec ses parents, Jorge et Maria. Evidemment inédit, et probablement, unique.
Les célébrations de son anniversaire auront lieu à la fin du mois de mai.
G.J.