Alors qu'elle vient de jeter l'éponge dans la course à la mairie de Paris en se retirant des primaires UMP, Rachida Dati essuie un nouveau coup dur après sa défaite en justice pour tâcher d'interdire la publication d'une BD - intitulée Rachida, au nom des pères - illustrée par Bernard Swysen et écrite par le journaliste Yves Derai. Le 24 avril, en tant que maire du 7e arrondissement de Paris, Rachida Dati réapparaissait la tête haute à l'inauguration du nouvel Institut des lettres et des manuscrits, mais ce dimanche, la député européenne a haussé le ton devant les caméras : "Vous vous abaissez", a-t-elle lancé à Maïtena Biraben.
Invitée dimanche 28 avril sur le plateau du Supplément de Canal+ par Maïtena Biraben, Rachida Dati n'a pas caché son agacement. L'entretien pourtant commence dans une ambiance cordiale. En rouge et souriante, Rachida Dati répond aux premières questions de Maïtena sur une récente interview donnée au Vanity Fair espagnol et dans lequel elle déclarait que sa fille passait avant son travail. Puis le dialogue se crispe quand le sujet de la BD que Rachida Dati a voulu interdire arrive sur le tapis. Rachida Dati s'étonne de l'insistance de son interlocutrice sur ce thème. Maïtena s'étonne à son tour que le sujet de la paternité de Zohra, la petite fille de 4 ans de Rachida Dati, ne soit pas seulement discuté chez nos confrères de la presse people mais aussi dans des publications autrement plus politiques comme Le Monde et Le Point.
Zohra menacée
"Vous pourriez arrêter tout ça...", suggère Maïtena Biraben, sous-entendant que cet étalage est aussi de la responsabilité de Rachida Dati. C'est là que l'intéressée craque et révèle une blessure intime, les problèmes de santé de sa fille Zohra : "Que voulez-vous que je fasse ? Ma petite fille a eu des problèmes de santé graves. Ça vous intéresse ou pas ? Je n'ai pas, quand même, à mettre ça sur la table. Est-ce que vous pouvez arrêter là-dessus ? Oui ou non ? Cette petite fille est en pâture. Vous savez que j'ai des menaces de mort, on m'appelle et on me demande de l'argent en échange de ma fille. Est-ce que vous savez que je l'ai déscolarisée par moments [...] Il y a des poursuites, la police. Je n'en ai pas fait état. [...] Vous rentrez là-dedans, vous vous abaissez, Maïtena." La journaliste lui rétorque qu'une personnalité politique est aussi une personne publique à laquelle il n'est pas illégitime de s'intéresser. Fin d'un échange houleux ou presque : sur les écrans du Supplément, la couverture d'un Paris Match de mai 2010 qui montre Rachida Dati et sa fille. Certes, mais de dos.
"Physiquement rincée"
Rachida Dati n'a pas débriefé cet échange musclé avec nos confrères de Puremédias, mais Maïtena Biraben, si. La journaliste de Canal leur a accordé une longue interview sans langue de bois et elle revient notamment sur son face-à-face avec Dati dont elle est ressortie "physiquement rincée" : "Ce qui est difficile, c'est de faire entendre à ceux qui nous écoutent que si on y va, ce n'est pas par voyeurisme. Je l'ai dit à l'antenne, c'est son droit, ça lui appartient. Maintenant, quand ça devient une affaire publique comme ça l'est, avec un animal politique comme elle l'est, c'est aussi public. Lui poser la question 'Si vous disiez le nom du père de votre fille, vous ne régleriez pas tous les problèmes ?', ce n'est pas illégitime comme question. Elle peut me répondre qu'elle ne souhaite pas répondre, c'est tout à fait valable. Mais ma question l'est aussi."
Dans l'affaire de la filiation de Zohra, la justice a demandé en décembre une expertise génétique.