La tentative du scénariste qui accusait The Artist de plagiat se solde en un lourd échec pour lui : en plus d'avoir perdu son procès contre l'équipe du film qui a rapporté un Oscar à Jean Dujardin et un César à Bérénice Bejo, il a été condamné pour procédure abusive.
Le scénariste Christophe Valdenaire, qui accusait le film de Michel Hazanavicius, The Artist, de plagiat, a non seulement perdu son procès en contrefaçon, mais a également été condamné jeudi 25 février par le tribunal de grande instance de Paris pour procédure abusive, indique l'AFP.
Il devra verser à ce titre au total 21 000 euros à diverses sociétés et 29 000 euros pour les frais de justice. Le tribunal a en outre ordonné la publication d'un communiqué judiciaire faisant état de sa condamnation pour procédure abusive sur son site internet et dans deux journaux, une fois le jugement devenu définitif.
Christophe Valdenaire, qui réclamait plus de cinq millions d'euros de dommages et intérêts, a écrit le scénario d'un long métrage, Timidity, la symphonie du Petit Homme : l'histoire d'un acteur en 2057 qui suit les préceptes d'un livre pour venir à bout de sa timidité maladive. Le projet de film est en noir et blanc, et muet, comme The Artist. Le film aux cinq Oscars, lui, raconte l'histoire à Hollywood entre 1927 et 1932 d'une star du cinéma muet qui rate le train du passage au cinéma parlant.
Les deux oeuvres "n'ont aucune ressemblance autre que la correspondance d'idées non appropriables", a estimé la troisième chambre civile du TGI de Paris dans son jugement, consulté par l'AFP. Les juges étrillent le "raisonnement vicié" de M. Valdenaire, construit sur un "postulat erroné sinon mensonger", qui fait "fi des différences globales formelles et conceptuelles évidentes" et "définit les caractéristiques de détail de son scénario par référence au film The Artist au prix de raccourcis trompeurs voire de présentations déloyales".
La justice s'en prend également à la médiatisation par Christophe Valdenaire de ses accusations, "sans prudence ni mesure", "érigeant la contrefaçon alléguée en certitude". Comportement qui traduit pour eux une "intention univoque de nuire" à laquelle vient s'ajouter une "légèreté blâmable" qui signe le caractère abusif de cette procédure.
Au moment de l'attaque, le réalisateur Michel Hazanavicius s'était exprimé à l'AFP. "Je ne sais pas dans quelle mesure il est convaincu ou pas qu'il y a plagiat mais le fait est que cela n'a rien à voir. Après, il a tout à fait le droit de m'attaquer et moi je me défends. La meilleure réponse que je peux donner, c'est : lisez son scénario et comparez les films !", avait dit le réalisateur acclamé dans le monde entier.