Dans son ouvrage , Une vie incendiée (éditions de l'Observatoire), Emmanuelle Seigner s'épanche comme rarement. Si ce récit autobiographique lui permet avant tout de défendre son mari Roman Polanski, accusé de plusieurs agressions sexuelles et menacé d'extradition aux États-Unis pour être jugé pour l'affaire Samantha Geimer, remontant à 1977, il est aussi un moyen de se raconter plus largement. Elle révèle ainsi les coulisses de sa rencontre avec le cinéaste, âgé de 52 ans, alors qu'elle en avait tout juste 19 ans. Et à cette époque, la soeur de Mathilde Seigner est en couple, avec un sportif également comédien.
C'est Dominique Besnehard qui insiste pour qu'elle rencontre Roman Polanski. "J'ai dix-huit ans, raconte Emmanuelle Seigner. Moi, ce genre de cinéaste qui avait à l'époque la réputation de coucher avec plein de filles ne m'attirait pas du tout." "J'avais une aventure avec le boxeur Stéphane Ferrara, qui interprétait aussi un rôle dans Détective", poursuit l'actrice et maman de deux enfants, Morgane, 29 ans, et Elvis, 24 ans. Elle révèle même que Stéphane Ferrara et Roman Polanski "se fréquentaient dans un gymnase". "Il l'aimait bien et m'a conseillée de le voir", fait-elle savoir. Ne pensant alors pas qu'il va pousser sa compagne dans les bras d'un autre.
Tout ne s'est pas passé aussi rapidement. Mais dès leur première rencontre, Roman Polanski joue les séducteurs, "mais élégant", précise Emmanuelle Seigner. Alors que le cinéaste part en Tunisie tourner son film Pirates, le temps passe sans qu'ils ne restent en contact. Puis, quelques mois plus tard, en février 1985, la soeur de Mathilde Seigner a un accident à la montagne, qui lui sanctionne les ligaments de la cheville. Rapatriée à Paris, la comédienne de La neuvième porte se fait opérer d'urgence. Et c'est à ce moment-là que Roman Polanski se décide à faire un retour fracassant. Il débarque à la clinique avec un Walkman, et elle est naturellement "très touchée". Puis leur idylle a démarré assez rapidement, les deux amants ne se sont finalement plus quittés.