Dimanche 24 septembre 2023 sur M6 sera diffusé le documentaire Un silence si bruyant, réalisé par Anastasia Mikova et Emmanuelle Béart. Cette dernière a décidé de révéler l'inceste qu'elle a subi de ses 10 à 14 ans. "Je ne voulais pas prendre la parole, je voulais faire un espace de parole pour les autres. Confrontée à eux, à leur sincérité, à leur courage, je me suis dit que je devais moi aussi parler", a expliqué l'actrice dans un message vidéo projeté à la presse avant le film. Multipliant les interventions médiatiques afin de parler de son travail et surtout de mettre la lumière sur le fléau qu'est l'inceste, elle s'est confié au micro de RTL ce jeudi 14 septembre, abordant notamment comment elle a parlé des agressions subies à sa famille, en premier lieu sa regrettée grand-mère dont elle était très proche.
Emmanuelle Béart est plus naturelle que jamais, elle est même à vif, tant le sujet qu'elle aborde actuellement prend aux tripes. Sur RTL, la comédienne de 60 ans est revenue sur le moment où elle a décidé d'en parler à ses proches. C'est à sa grand-mère maternelle, mère de la comédienne Geneviève Galéa, qu'elle se confie d'abord, quand elle est adolescente : "Je ne suis pas sûre qu'elle comprenne mais instinctivement elle se dit qu'il faut en parler à mes parents et qu'il faut que je parte de l'endroit où je suis." C'est elle qui la sauvera en lui faisant quitter le "lieu" où elle subissait ses sévices, la mettant en pension.
"Mais tu ne te souviens donc pas"
A l'époque adolescente, Emmanuelle Béart a réussi à lui dire la vérité : "Je lui ai dit exactement ce qui s'était passé pendant quatre ans. J'ai donné des détails, je crois que je la gênais aussi. Je crois qu'elle ne savait pas très bien quoi faire de ça." Des confidences terribles qu'elle, comme ses parents, a eu du mal à "imprimer", au point qu'elle a dû lui rappeler plus tard ce qu'elle avait dit précisément. "Mais tu ne te souviens donc pas", lui avait alors répondu celle qui est aujourd'hui mère de trois enfants et à qui elle a confié sa blessure. Aujourd'hui, elle se dit que peut-être qu'elle avait trop flou pour que son aïeule retienne, n'ayant pas envie de 14 ans, de donner les détails.
Quant à son agresseur, elle ne veut pas dévoiler son identité, ne souhaitant pas en faire le coeur de sa démarche qui est d'abord celle de permettre aux victimes d'inceste de parler et surtout, d'être écoutés. "Cette parole, il faut en faire quelque chose", affirme Emmanuelle Béart en élargissant le champ à la justice et à la société.