Pour défendre son film M. et Mme Adelman, Nicolas Bedos est souvent interrogé sur sa partenaire et coscénariste Doria Tillier, évidemment. Mais dans la revue Lui, c'est d'un autre collègue dont il sera question : celui qu'il formait avec Frédéric Beigbeder. Il y a quelques années, les deux auteurs étaient très présents sur le petit écran, séduisant les uns, irritants les autres. Nous sommes en 2013 et les deux personnalités se sont aussi beaucoup "clashés" par médias interposés. Pour le magazine dont le réalisateur de L'amour dure trois ans est le directeur, le fils de Guy Bedos revient sur leur brouille. Avec style, humour, tendresse et franchise.
Ne demandez pas à Nicolas Bedos de manier la langue de bois, surtout lors de ses retrouvailles avec son "meilleur ennemi" Frédéric Beigbeder, pour le magazine Lui, quand ce dernier lui demande s'ils sont fâchés. L'écrivain à qui l'on doit Le Journal d'un mythomane répond : "Nous étions l'un et l'autre trop présents à la télévision. Nous nous exprimions, surtout moi, un peu trop sur nos vies, nos amis ; je racontais mes chagrins d'amour. Il y a un moment où la frontière entre réalité et fiction s'est estompée. J'étais au Grand Journal comme dans mon salon. C'était stupide et gênant. (...) Je nous pensais plus proches que nous ne l'étions sans doute. La colère qui a été la mienne était proportionnelle à ce sentiment d'intimité. Et ensuite, nous nous sommes pollués la gueule. Nous avons tous les deux le goût des mots qui font mal. J'ai en ma possession quelques-uns de tes textos qui en auraient poussé certains au suicide. En même temps, je trouve cela presque sexy et je suis content de te voir." Ce à quoi Frédéric Beigbeder répond : "J'ai peu de mémoire des choses désagréables. Mon cerveau les efface."
Les attaques entre les deux écrivains-réalisateurs ont eu lieu sur différents plateaux de télévision en 2013. Frédéric Beigbeder, trashé par Nicolas Bedos en non-stop depuis quinze jours, chez Ruquier comme chez Ardisson, avait brisé le silence sur le plateau du Petit Journal, puis dans Touche pas à mon poste. Il disait alors que son copain était "un humoriste qui a perdu le sens de l'humour", ajoutant ensuite : "Il a beaucoup dit qu'on était copain dans les médias, comme il le dit avec Jean Dujardin. C'est bizarre de vouloir afficher une amitié pour ensuite s'en servir pour obtenir de bonnes critiques..." Le manifeste des 343 salauds, qui revendique le droit pour des hommes d'avoir des relations sexuelles tarifées avec des femmes, avait également séparé les deux hommes. Bedos s'était, par la suite, retiré de cette pétition, Beigbeder, quant à lui, défendait l'idée que l'état n'a pas à s'imicer dans la chambre à coucher des clients des prostituées qui disposent pleinement de leur corps.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Lui du mois de mars 2017