Bernard-Henri Lévy, qui a lancé il y a de cela 20 ans, la revue La Règle du jeu (publication créée dans l'optique de "rétablir les circuits de communication et de dialogues interrompus", de mettre en place "un espace de discussion, voire de querelle" ou encore de "découvrir des auteurs"), est porteur de nombreux messages forts depuis de nombreuses années. Il s'est, dès le premier jour, engagé pour la libération de Roman Polanski et se bat au quotidien pour éviter la mort à Sakineh en Iran, ou pour le cinéaste Jafar Panahi, injustement accusé.
Le philosophe, écrivain ou encore éditorialiste - qui sera incarné par Bob Geldof dans le film Mauvaise Fille, de Justine Lévy - s'implique quotidiennement dans des combats symboliques ou non et est fréquemment interrogé sur certains conflits politiques, qu'il n'hésite pas à décrypter de sa voix forte et avec son regard souvent salué (ou non).
Vendredi 11 mars dernier, alors qu'il était interrogé par la chaine Al Jazeera English sur les révolutions qui grondent actuellement en Libye, en Egypte et en Tunisie, BHL n'a pas hésité à utiliser un langage peu châtié. Comme vous pouvez le constater dans la vidéo ci-dessus (il s'y exprime en anglais), il a lancé, en faisant allusion à certains actes politiques occidentaux qu'il déplore : "Il y a une nouvelle loi, celle des peuples de Tunisie, d'Égypte et de Libye (...) Il sera très difficile, désormais, de faire des fellations aux dictateurs dans le monde arabe quand nous sommes un gouvernement européen. Ce sera de plus en plus difficile car le monde a changé".
Aucun lapsus n'est à déceler dans les propos de l'auteur, engagé dans la crise qui sévit dans les pays arabes, et qui pesait ici bel et bien ses mots. Sur ce coup-là, le brillant orateur - qui a été reçu par Nicolas Sarkozy il y a quelques jours au sujet de la crise lybienne - nous épate... Nom d'une pipe !