Juliette Binoche© Abaca
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A 76 ans, le cinéaste Jean-Pierre Mocky ne manque jamais une occasion de faire entendre son point de vue sur le "système" en général, et celui sur le cinéma en particulier. La 63e édition du festival de Cannes lui a donné de quoi alimenter son point de vue et il ne cache pas ses différents désaccords. Présent sur la Croisette, mais sans un film en sélection, il a assisté au festival depuis le premier jour jusqu'au dernier. De retour à Paris, le cinéaste impertinent a fait son compte-rendu lors de l'émission C à vous présentée par Alessandra Sublet sur France 5 le 24 mai. Extraits d'une conversation sans langue de bois !
Bon vivant bavard, Jean-Pierre Mocky ne manque pas de dire que la qualité de la nourriture à Cannes n'était pas fameuse. Plus sérieusement, il fait remarquer que la plupart des gens ne vont pas voir les films à Cannes, et arrive sur le sujet Thierry Frémaux, le délégué général du festival. Ce dernier s'est insurgé sur le réalisateur : "Mocky est indigne de Cannes alors qu'il y a été invité." Mocky précisé : "Je me suis invité moi-même pour faire des affaires [le marché du film se déroule en même temps que le festival]."
Le palmarès du festival est tombé le 23 mai, sacrant notamment Juliette Binoche du prix d'interprétation pour sa performance dans Copie Conforme. Sa récompense entraîne Mocky dans une avalanche de critiques : "C'est une excellente actrice, [...] je l'ai présentée à Godard pour Je vous salue Marie, [...] mais elle se spécialise dans les films emmerdants [en parlant de Copie Conforme d'Abbas Kiarostami entre autres]. Je ne veux pas critiquer un confrère mais c'est un film terriblement intellectuel." Puis, il continue dans cette veine : "Donner le prix à celle qui a fait l'affiche du festival, ça me paraît un peu bizarre... Il y des comédiennes à qui cette récompense servirait plus."
Après Binoche, vient Robin des Bois : Pour Mocky, Ridley Scott n'avait pas besoin de présenter son film en ouverture de Cannes. Il aurait préféré un film plus audacieux comme Tournée de Mathieu Amalric, une oeuvre qui aurait mérité un coup de pouce médiatique. En passant, il tacle Russell Crowe : "C'est pas Robin des bois !" Il préfère Errol Flynn.
En ce qui concerne la Palme d'or, remise au cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, Oncle Boonmee, celui qui se souvient ses vies antérieures, Jean-Pierre est ravi : "On a récompensé un fou, et mois je suis fou ! [...] Le réalisateur a laissé aller son imagination. Il s'attendait pas à recevoir ce prix. [...] C'est grâce à Tim Burton [le président du jury], il est fou." A noter : Oncle Boonmee sera au cinéma le 1er septembre, et a trouvé le dimanche midi, au tout dernier moment alors que son nom circulait pour la Palme... un distributeur !
La cible suivante de Mocky est Bertrand Tavernier. Pour être sélectionné à Cannes, il faut en faire la demande. Le réalisateur sous-entend des arrangements entre Tavernier, président de l'Institut Lumière à Lyon, et Thierry Frémaux qui en est le directeur général, pour que son film, La Princesse du Montpensier soit sélectionné. Sans le dire frontalement, Mocky laisse planer le doute : leur proximité aurait résulté à ce que ce film soit en compétition. D'autant que pour Mocky, ce long métrage, dont il loue les qualités d'une part, n'avait rien à faire dans la sélection, "c'est un film académique, de télévision."
Il n'y a pas que des mauvais côtés à Cannes, puisque lors de cette manifestation, Jean-Pierre Mocky a pu rencontrer l'un des jurés, Benicio del Toro, "un type bien", et la superbe Salma Hayek, qui a fait un sans faute à Cannes : "Son mari, François-Henri Pinault, était là, c'est quelqu'un de bien. [...] Elle voudrait tourner en France, si c'est moi qui dirige," affirme-t-il à Alessandra Sublet... Il n'oublie pas de faire des compliments à Salma, sauce Mocky, la qualifiant de "miniature sexuelle".
Jean-Pierre Mocky n'a jamais eu de films en sélection à Cannes, malgré une carrière d'un demi-siècle. Copinage de la famille du cinéma, intellectualisme, ce cinéaste ne manque pas de critiquer le cinéma avec une fougue particulière. Retrouvez l'émission C à vous en cliquant ici.
Côté projets : Le 16 juillet, son téléfilm Colère sera diffusé sur France 2. Par ailleurs, il va vendre sur un site Internet son film Les Insomniaques [trop dur pour être diffusé dans les cinémas, a précisé Mocky], avec Rufus, [people_restrictif=1450]Mathieu Demy[/people_restrictif] et Bruno Putzulu. Selon Ecran Total, le réalisateur va se lancer dans deux autres longs métrages : Crédit pour tous, avec Dominique Pinon qui va chambouler le système du crédit, avec aussi Michèle Bernier et Laurent Gerra. Le tournage devrait démarrer dans la deuxième quinzaine de juin. Mocky va également porter à l'écran un scénario original de la romancière Irène Frain, une oeuvre dont l'action se passe dans le milieu littéraire. Le casting, non confirmé, pourrait compter sur Isabelle Adjani et... Anthony Hopkins ! A suivre...
Bon vivant bavard, Jean-Pierre Mocky ne manque pas de dire que la qualité de la nourriture à Cannes n'était pas fameuse. Plus sérieusement, il fait remarquer que la plupart des gens ne vont pas voir les films à Cannes, et arrive sur le sujet Thierry Frémaux, le délégué général du festival. Ce dernier s'est insurgé sur le réalisateur : "Mocky est indigne de Cannes alors qu'il y a été invité." Mocky précisé : "Je me suis invité moi-même pour faire des affaires [le marché du film se déroule en même temps que le festival]."
Le palmarès du festival est tombé le 23 mai, sacrant notamment Juliette Binoche du prix d'interprétation pour sa performance dans Copie Conforme. Sa récompense entraîne Mocky dans une avalanche de critiques : "C'est une excellente actrice, [...] je l'ai présentée à Godard pour Je vous salue Marie, [...] mais elle se spécialise dans les films emmerdants [en parlant de Copie Conforme d'Abbas Kiarostami entre autres]. Je ne veux pas critiquer un confrère mais c'est un film terriblement intellectuel." Puis, il continue dans cette veine : "Donner le prix à celle qui a fait l'affiche du festival, ça me paraît un peu bizarre... Il y des comédiennes à qui cette récompense servirait plus."
Après Binoche, vient Robin des Bois : Pour Mocky, Ridley Scott n'avait pas besoin de présenter son film en ouverture de Cannes. Il aurait préféré un film plus audacieux comme Tournée de Mathieu Amalric, une oeuvre qui aurait mérité un coup de pouce médiatique. En passant, il tacle Russell Crowe : "C'est pas Robin des bois !" Il préfère Errol Flynn.
En ce qui concerne la Palme d'or, remise au cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, Oncle Boonmee, celui qui se souvient ses vies antérieures, Jean-Pierre est ravi : "On a récompensé un fou, et mois je suis fou ! [...] Le réalisateur a laissé aller son imagination. Il s'attendait pas à recevoir ce prix. [...] C'est grâce à Tim Burton [le président du jury], il est fou." A noter : Oncle Boonmee sera au cinéma le 1er septembre, et a trouvé le dimanche midi, au tout dernier moment alors que son nom circulait pour la Palme... un distributeur !
La cible suivante de Mocky est Bertrand Tavernier. Pour être sélectionné à Cannes, il faut en faire la demande. Le réalisateur sous-entend des arrangements entre Tavernier, président de l'Institut Lumière à Lyon, et Thierry Frémaux qui en est le directeur général, pour que son film, La Princesse du Montpensier soit sélectionné. Sans le dire frontalement, Mocky laisse planer le doute : leur proximité aurait résulté à ce que ce film soit en compétition. D'autant que pour Mocky, ce long métrage, dont il loue les qualités d'une part, n'avait rien à faire dans la sélection, "c'est un film académique, de télévision."
Il n'y a pas que des mauvais côtés à Cannes, puisque lors de cette manifestation, Jean-Pierre Mocky a pu rencontrer l'un des jurés, Benicio del Toro, "un type bien", et la superbe Salma Hayek, qui a fait un sans faute à Cannes : "Son mari, François-Henri Pinault, était là, c'est quelqu'un de bien. [...] Elle voudrait tourner en France, si c'est moi qui dirige," affirme-t-il à Alessandra Sublet... Il n'oublie pas de faire des compliments à Salma, sauce Mocky, la qualifiant de "miniature sexuelle".
Jean-Pierre Mocky n'a jamais eu de films en sélection à Cannes, malgré une carrière d'un demi-siècle. Copinage de la famille du cinéma, intellectualisme, ce cinéaste ne manque pas de critiquer le cinéma avec une fougue particulière. Retrouvez l'émission C à vous en cliquant ici.
Côté projets : Le 16 juillet, son téléfilm Colère sera diffusé sur France 2. Par ailleurs, il va vendre sur un site Internet son film Les Insomniaques [trop dur pour être diffusé dans les cinémas, a précisé Mocky], avec Rufus, [people_restrictif=1450]Mathieu Demy[/people_restrictif] et Bruno Putzulu. Selon Ecran Total, le réalisateur va se lancer dans deux autres longs métrages : Crédit pour tous, avec Dominique Pinon qui va chambouler le système du crédit, avec aussi Michèle Bernier et Laurent Gerra. Le tournage devrait démarrer dans la deuxième quinzaine de juin. Mocky va également porter à l'écran un scénario original de la romancière Irène Frain, une oeuvre dont l'action se passe dans le milieu littéraire. Le casting, non confirmé, pourrait compter sur Isabelle Adjani et... Anthony Hopkins ! A suivre...