En pleine promotion de son mémoire, De la lumière à l'oubli, Michel Drucker se livre au jeu de l'interview. Si dans Le Parisien, il n'a pas hésité à évoquer son enfance, celui qui est souvent décrit comme l'animateur "gentil" du PAF n'a pourtant aucune difficulté à dire tout ce qu'il pense de mal sur certaines stars, comme en témoignent quelques-unes de ses réponses et passages de son livre.
Surnommé parfois le "dinosaure" de la télévision, celui qui a animé Champs-Elysées, Stars 90, Studio Gabriel ou encore le très actuel Vivement Dimanche, n'était pas prédestiné à devenir un monument de la télévision. Né d'un père roumain et d'une mère autrichienne, Michel Drucker a une famille "a connu l'horreur, l'antisémitisme, la xénophobie". S'il a préféré l'école de la glande et de la drague jusqu'à ses 18 ans, Michel Drucker l'admet, la télé a été son "université". C'est elle qui lui a offert ses années de revanche sur ce qu'il appelle un "désert scolaire" et lui a amené le succès. "Compagnon de route" de Johnny Hallyday, Michel Drucker doit sa réussite à une chose, sa passion. "Je me lève en pensant télé, je me couche en pensant télévision ou radio parce que c'est ma vie", déclare-t-il.
Fier de sa carrière et il y a de quoi puisque comme Michel Drucker le dit lui-même, à 22 ans il était "à la fois le Arthur, le Dechavanne, le Cyril Hanouna, le Castaldi de l'époque", ce dernier a tout de même un regret : que son père et sa mère n'aient pas connu Vivement Dimanche. Une "grande douleur" pour l'animateur qui pense qu'ils auraient adoré le programme.
Celui qui n'utilise ni prompteur ni oreillette pour interviewer les différentes personnalités qui viennent s'assoir sur son tapis rouge, avoue avoir une admiration particulière pour certains artistes. Patrick Bruel est selon lui "le plus doué pour tout" et M. Pokora "peut aller très loin". Par contre, quand il n'aime pas quelqu'un, Michel Drucker n'hésite pas à le dire.
Après s'en être pris à Laurence Boccolini, Benjamin Castaldi, Valérie Damidot ou encore Cauet dans son précédent ouvrage Les 500 émissions mythiques de la télévision française, dans De la lumière à l'oubli, il s'en prend au Commandant Cousteau, qui "n'était pas une belle âme", ou encore à Gilbert Bécaud qu'il définit comme un "égo surdimentionné".
"Il y a des gens que j'aurais préféré ne pas connaître comme, par exemple, le commandant Cousteau", écrit t-il. Des propos durs comme l'exemple qu'il donne au sujet de Bécaud. Lors de l'enregistrement d'une émission, il était prévu que le chanteur interprète trois titres. Quand ce dernier a souhaité en chanter un quatrième, il lui a été demandé de s'arrêter afin de laisser la place à un autre artiste, chose qu'il n'aurait pas du tout acceptée. "Il a pris le conducteur de l'émission et a dit : "Qui c'est celui-là ? - c'était un jeune inconnu." Il était question d'Yves Duteil", raconte l'homme qui célébrera en janvier ses cinquante ans de télévision.
Il y a quelques jours, Michel Drucker, qui joue en ce moment les snippers en série, a récidivé au micro d'Europe 1 dans l'émission Le grand direct des médias. Sa première cible ? Dick Rivers. "Il est persuadé qu'il a la carrière de Johnny Hallyday et d'Eddy Mitchell et qu'il a rencontré Elvis Presley. Il l'a rencontré, en effet, dans un ascenseur et ils ont fait une photo ensemble", tacle-t-il. Il peut vous appeler douze fois par jour... je lui ai proposé de venir plusieurs fois chanter une ou deux chansons... mais non, il veut une émission rien que pour lui.
Pierre Bénichou aussi a reçu les foudres de l'animateur. Ce dernier, avait osé critiquer le téléfilm adapté de son autobiographie, Mais qu'est-ce qu'on va faire de toi ?, diffusé sur France 2 en décembre dernier. "Qu'est ce qu'il va laisser ce pauvre Drucker ? La télévision qui se regarde le nombril. Qu'est-ce que c'est que cet égocentrisme ?", avait-il déclaré. Vexé, Michel Drucker raconte qu'il ne s'est pas laissé faire : "Alors j'ai répondu mot pour mot dans le livre, 'qu'est-ce que tu vas laisser, toi, Pierre ? Tu vas laisser quelques calembours émêchés, des nuits à la con, alors que tu aurais pu être un bon écrivain'." Ce dernier a dû apprécier, pourtant Drucker n'a pas tout à fait tort ! !
Le livre de Michel Drucker, "De la lumière à l'oubli", est paru aux éditions Robert Laffont.
Sarah Rahimipour