Franck Ribéry débouté. L'international tricolore avait déposé plainte pour injure contre Daniel Riolo et son éditeur suite à la parution du livre Racaille Football Club, en mai 2013. La justice a renvoyé le joueur du Bayern Munich à l'entraînement et l'a même condamné...
En mai 2013 sort Racaille Football Club, ouvrage en forme de brûlot du journaliste de RMC Daniel Riolo, que l'on peut parfois croiser dans l'émission d'Estelle Denis, Touche Pas à Mon Sport. Cité à plusieurs reprises, Franck Ribéry a déposé plainte pour injure alors que l'ouvrage paru aux éditions Hugo & Cie revient sur le désamour des Français pour leur sélection nationale.
"Ribéry, Anelka et Benzema. Faut-il pousser plus avant l'analyse pour savoir que ces trois-là vont avoir dans l'opinion une image de mauvais garçons, de racaille ?", écrivait par exemple l'auteur, rappelle ainsi l'AFP. Des propos que le tribunal n'a pas trouvé injurieux, contrairement à Franck Ribéry.
Le tribunal correctionnel de Paris estime ainsi que l'auteur se borne à "analyser, de manière objective, les causes de l'impopularité croissante et la dégradation progressive de l'image de joueurs emblématiques de l'équipe de France". Et reprend les termes supposés injurieux, selon l'heureux papa, dont la dernière année a ressemblé à un long calvaire en raison de ses nombreuses blessures.
Daniel Riolo utilise dans son ouvrage l'expression "Lascarface", surnom de Franck Ribéry, contraction du terme "lascar", "plutôt sympathique, même s'il traduit une certaine moquerie" selon l'analyse du tribunal, et de "Scarface", "surnom donné par les supporters et la presse" à Ribéry, "porteur d'une cicatrice au visage, en référence au personnage notamment interprété au cinéma par Al Pacino". Une expression qui ne "saurait aucunement être considérée comme injurieuse", concluent les juges.
Ces derniers reviennent également sur le terme "caïd". Une "référence directe et explicite à la célèbre phrase de Roselyne Bachelot, alors ministre des Sports, commentant devant l'Assemblée nationale le comportement de l'équipe de France de football lors du Mondial 2010", rappelle le tribunal. "Je ne peux que constater comme vous le désastre avec une équipe de France où des caïds immatures commandent des gamins apeurés", avait-elle déclaré à l'époque.
Le terme "caïd" visait notamment Franck Ribéry, "compte tenu de son rôle particulièrement médiatisé de meneur dans la rébellion de l'équipe de France contre Raymond Domenech à Knysna, en Afrique du Sud", soulignent les juges, en écho à l'affaire du bus lors de la Coupe du monde en Afrique du Sud, en 2010.
Débouté de ses demandes, l'international a par ailleurs été condamné pour une action en justice "incontestablement téméraire". Il devra verser 2 500 euros à Daniel Riolo et autant à son éditeur pour procédure abusive. Une condamnation pour laquelle le joueur a fait appel, "scandalisé que la 17e chambre du Tribunal ait qualifié cette procédure d'abusive alors qu'il n'a fait qu'user des voies judiciaires qui lui étaient offertes pour solliciter que ses droits fondamentaux soient respectés", selon une déclaration de son avocat, Maître Carlo Alberto Brusa.
Ce n'est pas la première fois que Franck Ribéry s'en prend à un ouvrage signé d'un journaliste, puisqu'il avait déjà tenté de faire interdire la publication de La Face cachée de Franck Ribéry, en vain, avant de porter plainte pour recel de violation de l'instruction. Il accusait les auteurs, les journalistes Matthieu Suc et Gilles Verdez, d'avoir reproduit plusieurs procès-verbaux d'auditions sur l'affaire Zahia. Une plainte qui avait conduit à un non-lieu...