Les rêves qui se réalisent sont doux. Doux comme la voix de Joyce Jonathan, perle précoce du label participatif MyMajorCompany, qui nappe avec une facilité et une simplicité déconcertantes l'airplay de son velours folk inattendu, délicatement tombé telle une plume bénie des dieux de la musique.
Car, à l'entendre, tout n'a été que "culot" et "chance". Facile. Sa rencontre avec Michael Goldman (fils du discret Jean-Jacques et manitou inspiré de MyMajorCompany dont émane Grégoire) et ses associés ? Une formalité. L'embauche rêvée de Louis Bertignac pour réaliser son album ? Exaucée au terme d'un micro-entretien avec le chic ex-Téléphone, conquis. Des photos d'esthète en adéquation avec sa musique ? Il a suffi que le magicien visuel un peu "dark" Stéphane Sednaoui se trouve là, par un prodigieux hasard, un soir de "petit concert". Une envie de duo avec Tété ? Un simple mail et le génial Tété, pourtant overbooké avec la sortie de son album Le Premier clair de l'aube, trouvait miraculeusement un créneau la semaine suivante.
Jusqu'à ses 400 coups adolescents pour faire fructifier et éclore sa passion, qui sont passés comme une lettre à La Poste. Après des primes années passées à s'enfermer dans l'intimité de sa chambre pour écrire des chansons, Joyce eut l'audace de prendre des cours de chant à l'insu de ses parents - jusqu'au jour où, un an et demi plus tard, il fallut bien présenter la note !
Un souvenir encore tout frais, et pourtant Joyce Jonathan, 20 ans, publiait déjà, au mois de janvier 2010, son premier album : Sur mes gardes. Sur ses gardes, parce que composer sans ambition particulière des chansons que ses copines de lycée pourraient aimer et les savoir accaparées par des millions d'adeptes deux ans après, cela force l'émerveillement et entretient la candide humilité d'une jeune femme bien faite. Sur ses gardes, parce qu'une éclosion fulgurante n'est pas exempte de dangers. Sur ses gardes, parce que cela lui ressemble, en dépit de sa légèreté comme une seconde peau et son sourire comme une seconde nature.
Lorsque nous l'avons rencontrée dans le quartier Saint-Germain, à Paris, à deux pas de chez elle, Joyce est apparue conforme à son album : élégante mais sans fioritures, fraîche mais pas ingénue, délicate mais pas transparente. Auteure reconnaissable d'un album qui contient le sucre de l'adolescence et les fallacieuses sagesses de l'âge adulte... Un album, en somme, qui vibre d'une âme acoustique et palpite du coeur d'une jeune fille en fleur.
Là, après avoir fait le buzz avec sa cover du hit dancefloor Sexy Bitch de David Guetta (immortalisée en clip par sa soeur Sarah, qui signe également certaines de ses photos), elle nous livrait volontiers une reprise totalement inédite d'un classique sensuel de John Mayer. En guitare-voix, sa dimension naturelle, que l'émérite Bertignac a eu l'élégance de respecter dans ses arrangements. La folk précieuse et économe de Joyce Jonathan a commencé à se dévoiler avec le doux-amer et gentiment sentimental Je sais pas, solaire et incertain, vaguelette fraîche sur sable chaud, puis avec Pas besoin de toi, une complainte programmée en boucle en radio.
Pour en découvrir plus sur sa naissance artistique, ses 400 coups, ses émotions ou encore... le fameux soir, où, seule chez elle, elle a vu son compteur MyMajorCompany afficher les 70 000 euros synonymes d'envol, regardez notre interview exclusive ci-dessus. Retrouvez également tous ses contenus et suivez toute l'actualité de Joyce (1er concert au Café de la danse parisien le 22 avril, par exemple) sur son profil en cliquant ici.
G.J.