Jeannette Bougrab poursuit son marathon médiatique pour la promotion de son livre Maudites (Albin Michel). Ce matin, l'ex-secrétaire d'Etat était dans le Grand 8 sur D8. Si elle a bien sûr évoqué ses combats pour la laïcité et contre la violence faite aux femmes, Jeannette Bougrab est aussi revenue sur le décès de son compagnon Charb - Stéphane Charbonnier, dessinateur et directeur de la rédaction de Charlie Hebdo assassiné le 7 janvier dernier.
"J'ai honte que l'on me crache dessus, qu'on ne croit pas en cet amour"
Femme de combat, meurtrie par ces derniers mois, Jeannette Bougrab commence à relever la tête et va mieux comme elle le dévoilait récemment. Pourtant, comme le souligne Hapsatou Sy, la compagne de Charb est loin d'être remise. "Dans votre livre, vous dîtes : 'Pour la première fois je marche la tête baissée dans la rue. J'ai honte que l'on me crache dessus. Honte qu'on ne croit pas en cet amour.' Pourquoi baisser la tête alors que vous connaissez votre vérité ?", a demandé la chroniqueuse. Une question à laquelle Jeannette Bougrab a répondu avec sincérité après quelques minutes de digression: "Je recevais des mails d'injures, des menaces... alors que j'avais perdu l'homme du reste de ma vie."
Des injures et des menaces survenues après que la famille de Charb a démenti "formellement l'engagement relationnel" via une dépêche AFP. Un moment terrible pour Jeannette Bougrab qui a alors envisagé le pire. "Quand on vous dit que votre mec vient d'être assassiné, vous restez chez vous pour pleurer ou vous vous dîtes qu'il n'est pas mort pour rien ? J'ai voulu faire répondre à cette interview [sur le plateau de BFMTV le 8 janvier, NDLR] et je me suis effondrée et deux jours après tombe la dépêche AFP (...) Je suis allée devant les chefs des Talibans, quand j'étais au Yemen à Sanaa il y avait des attentas Al-Quaïda, à Islamabad il y a eu 20 morts... je n'ai jamais pensé que j'allais mourir. Le seul moment où j'ai pensé que j'allais mourir c'était au lendemain de cette dépêche AFP", confie-t-elle. Si la maman de Charb est depuis entrée en contact avec la femme politique, cette dernière n'a pas encore répondu.
"Ma fille May va mal"
Si Jeannette Bougrab confiait il y a peu réussir à tenir debout grâce à sa fille adoptive May (bientôt 4 ans), la maman explique lors de cet entretien que son enfant ne va pas bien. En plus de devoir se remettre de la mort de Charb, May se prépare à perdre sa grand-mère. Bientôt la maman de Jeannette Bougrab va mourir d'un cancer et pour la jeune enfant, ce nouveau contexte tragique est particulièrement difficile. "May ne va pas très bien car on passe les week-ends en soins palliatifs", confie l'ex-compagne de Charb. Mais bientôt la petite fille va pouvoir souffler un peu car elle va découvrir un nouveau pays. Ne supportant plus "le microcosme de Paris", Jeannette Bougrab a accepté de quitter la France pour la Finlande où l'attend un poste d'attachée culturelle à l'ambassade.
Message personnel et émouvant d'Audrey Pulvar
C'est avec un texte rédigé par la chroniqueuse Audrey Pulvar que Jeannette Bougrab a été accueillie sur le plateau du Grand 8. L'ex d'Arnaud Montebourg a souhaité lui faire comprendre que malgré la façon dont la femme politique s'est exposée, personne n'est en mesure de critiquer son comportement.
Une lettre qui a imprégné le plateau d'émotion et dont voici un court extrait : "Même si on n'est pas d'accord avec quelques-unes de vos réactions, même si j'ai personnellement été choquée de vos attaques contre Luz que j'ai trouvées injustes et disproportionnées, même si certains vous reprochent, et pas qu'à vous, de trop vous épancher, comment juger ? Qui sommes-nous tous, qui n'avons pas vécu directement dans notre chair cet indicible pour juger de la façon dont tel ou tel réagit ? Comment reprocher aux êtres en souffrance de chercher à tout prix l'espace, le lieu, le moyen d'expirer une partie de ce chagrin tellement insupportable qu'on pense souvent à se jeter par la fenêtre juste pour qu'il s'arrête. Personne d'autre que vous-même ne peut vous juger Jeannette."