On l'espérait, on le souhaitait de tout coeur... Une médaille olympique aurait été un véritable petit exploit pour Laure Manaudou, qui avait décroché sa qualification olympique lors des championnats de France de Dunkerque en mars dernier après trois ans loin des bassins.
Malheureusement, la championne olympique d'Athènes (2004), qui avait marqué les esprits et séduit toute la France à 17 ans seulement, n'a pu rééditer son exploit lors des Jeux olympiques de Londres, cédant dès les séries du 100 mètres dos dimanche 29 juillet dans le bassin olympique de l'Aquatics Center, avec le 22e temps, un chrono bien loin des meilleurs actuels.
Pourtant, il n'y avait pas de traces de déception, pas de larmes comme on avait pu en voir couler sur les joues de la jeune femme à Pékin en 2008, où la sirène tricolore était passée totalement à côté de son sujet. Car entre-temps, Laure Manaudou a grandi, mûri grâce à l'amour de son homme Frédérick Bousquet et de sa petite Manon. C'est donc les yeux rougis par l'émotion que la jeune maman s'est présentée devant les caméras, un brin fataliste, elle qui avait déjà anticipé ce résultat plus que décevant. "Après trois ans sans haut niveau, je savais que je n'avais pas vraiment tout fait pour être la meilleure. De toute façon, j'ai toujours fait ce que je voulais faire sans penser aux conséquences. Tant que je me fais plaisir, je suis heureuse", confiait Laure Manaudou à l'issue de sa course.
Mais peu importe le résultat. Au final, Laure Manaudou a réussi son exploit personnel, et la voir à Londres était déjà une victoire en soi. La nageuse de 25 ans s'est entraînée comme jamais, s'est occupée de son déménagement des États-Unis vers Marseille et est arrivée à Londres avec l'étiquette d'une "ancienne". Elle a été supplantée par la jeune prodige Camille Muffat, qu'elle a applaudie avec enthousiasme quelques heures après que la petite nouvelle a décroché sa médaille d'or sur le 400 mètres dos. Et si les critiques ne vont pas manquer sur les faibles performances de la nageuse, à tort ou à raison, Laure Manaudou n'en a cure. Car, comme elle l'avait déjà confié, la natation n'est qu'une partie de sa vie. Contrairement à sa famille et à sa fille, pour laquelle elle n'aura pas manqué d'avoir une pensée : "Ma fille m'a regardée à la télé. Elle ne sait pas du tout quelle place j'ai fait et elle s'en fiche." Et c'est bien là le plus important...