Depuis le 19 octobre, Oscar Pistorius est libre. La libération anticipée du champion paralympique, condamné à cinq ans de prison pour "homicide par négligence" sur la personne de Reeva Steenkamp, a surpris autant qu'elle était attendue. Si la famille de sa victime et compagne était opposée à sa libération, la mère de Reeva a tenu à s'exprimer pour la première fois publiquement.
C'est chez elle, devant des élèves de l'école Saint Dominic de Port Elizabeth, dans le sud-est de l'Afrique du Sud où Reeva avait fait ses études, que June Steenkamp a pris la parole. Et si elle avait déjà confié par le passé avoir pardonné à Oscar Pistorius, elle a expliqué ne pas "chercher à se venger". "Je ne voulais pas qu'il soit envoyé en prison et qu'il souffre parce que je ne souhaite à personne de souffrir et cela ne va pas ramener Reeva, (...) au fond de mon coeur, je ne cherche pas à me venger de lui. J'ai dépassé ce stade", a-t-elle déclaré selon l'AFP.
"Une fois qu'on a dit à Dieu qu'on pardonne, on doit pardonner. Je ne veux pas qu'il souffre, parce que sinon je serai comme d'autres personnes. Je ne veux pas être comme les autres. J'ai mes idées. On n'obtient pas de vengeance, on ne veut pas de vengeance. Je ne voudrais en aucun cas blesser un autre être humain", a-t-elle ajouté.
June Steenkamp s'adressait également pour la première fois au nom de la fondation Reeva Steenkamp, qui sera lancée officiellement dans les prochains mois, selon l'avocat de la famille, Tania Koen. La fondation, volonté de Reeva, travaillera à protéger les femmes victimes de violences. Lors de son intervention à Port Elizabeth ce mercredi, June Steenkamp a d'ailleurs lu une partie d'un discours que sa fille avait préparé, a précisé Tania Koen à l'AFP.
Reeva Steenkamp est morte abattue de plusieurs balles tirées par son compagnon Oscar Pistorius. Celui-ci a, tout au long de son procès fleuve, assuré avoir cru avoir à faire à un cambrioleur réfugié dans ses toilettes, quand le procureur tentait de démontrer qu'il avait délibérément tiré sur Reeva.
Condamné à cinq années de prison pour "homicide par négligence" et libéré après avoir effectué un sixième de sa peine comme la loi sud-africaine l'y autorise, Oscar Pistorius est aujourd'hui assigné à résidence. Et devra à nouveau faire face à la justice lors de son procès en appel en novembre prochain.