Du Taj Palace Hotel au Taj Mahal en passant par la tanière du tigre perchée dans les montagnes de l'Himalaya, Kate Middleton n'aura commis qu'un seul faux pas, au cours de sa tournée royale avec le prince William en Inde et au Bhoutan (10-16 avril) : en enlevant ses chaussures, la duchesse qui a l'habitude de mettre tout le monde à ses pieds se les est pris dans le tapis, faute de pédicure. "Pauvres orteils ! Voûte plantaire écrasée ! Gare à l'arthrite !" resteront toutefois les seules alarmes qu'elle aura déclenchées au fil d'une tournée royale maîtrisée de bout en bout et dans les moindres détails côté style.
7 jours, 17 tenues. Ça fait beaucoup, beaucoup... de bagages à gérer pour son staff en général et sa styliste Natsha Archer en particulier – qui a rejoint l'équipe après la seconde grossesse de Kate. Sur les tarmacs des aéroports où les troupes royales sont passées a eu lieu un sacré défilé, dans l'envers du décor.
Devant la population et les médias, c'est avec une aisance et une simplicité d'autant plus ébouriffantes que la belle Catherine, 34 ans, a assumé son statut d'icône. Son trait caractéristique ? Faire dans le sur mesure. Déjà réputée pour son habileté à s'adapter à toutes les circonstances et à adresser des clins d'oeil stylistiques du meilleur goût (couleurs, détails, accessoires...), elle a confirmé ce talent en mêlant griffes britanniques et inspirations indiennes, en adoptant les drapés et les couleurs vives, en arborant étoles et bijoux locaux, comme une célébration à fleur de peau de l'amitié historique des deux pays, en cette année de 90e anniversaire de la reine Elizabeth II.
Si Erdem, un de ses chouchous des grandes occasions, n'était pas de la garde-robe, Alexander McQueen, Jenny Packam, Emilia Wickstead ou encore Beulah London étaient incontournables, tout en sobriété ou bien en audace, et quelques surprises sont sorties des valises... On retrace le parcours.
Dimanche 10 avril, jour 1, Mumbai, Inde :
Pour sa toute première apparition en Inde, à l'occasion d'un moment de recueillement à la mémoire des victimes des attentats terroristes au Taj Palace Hotel, Kate a choisi la maison Alexander McQueen. Une robe péplum sur mesure à partir d'un modèle de la collection automne-hiver 2016, rouge et richement ornée de broderies. Des escarpins nude LK Bennett, une pochette taupe Russell & Bromley et des boucles d'oreilles Cassandra Goad complétaient ce premier look.
Dans l'après-midi, la duchesse de Cambridge s'essayait au sport national, le cricket. Presque un jeu d'enfant pour cette sportive aguerrie, hockeyeuse et tenniswoman de talent. Mais, batte à la main, c'est aussi côté tenue qu'elle frappait un grand coup, portant une tunique d'une créatrice locale de Mumbai, Anita Dongre, au motif d'inspiration moghole et d'une valeur n'excédant pas 200 euros. La couturière était la première surprise de voir Kate porter cette robe, confiant à l'Hindustan Times n'avoir pas pris au sérieux le fait que son entourage ait demandé un lookbook ! Par ailleurs, l'épouse du prince William avait opté pour des boucles d'oreilles à 10 euros et des chaussures plateformes en corde (qui ne l'ont pas empêchée de faire des bonds), distribuées respectivement sous les marques Accessorize et sa filiale Monsoon. Accessorize, qui puise ouvertement son inspiration en Inde, notamment.
Dans la soirée, Kate Middleton a subjugué le roi de Bollywood, l'acteur superstar Shahrukh Khan, à l'occasion d'un gala sous l'égide du British Asian Trust. Il faut dire que son ensemble Jenny Packham, fait d'une longue robe bleu saphir – agrémentée de perles cousues par des artisans indiens – et d'une cape transparente assortie et parachevé par une paire de Prada, avait de quoi faire tourner la tête ! À ses oreilles, des bijoux du joaillier indien Amrapali.
Un festival d'emblée !
Lundi 11 avril, jour 2, Mumbai, New Delhi, Inde :
De bon matin, William et Kate avaient pour mission de soutenir l'entrepreneuriat et la campagne GREAT, qui promeut l'attractivité de la Grande-Bretagne. Ce que la duchesse a fait en mettant à l'honneur Emilia Wickstead, créatrice originaire de Nouvelle-Zélande et basée en Angleterre à laquelle elle fait confiance depuis plusieurs années. Chic à souhait dans sa robe midi ivoire dotée de deux fausses poches poitrine d'une valeur avoisinant les 2 000 euros, et accessoirisée d'une pochette Mulberry, elle l'a gardée pour leur transfert à New Delhi et leur visite de Gandhi Smriti, le musée dédié au leader indien à l'endroit où il fut assassiné en 1948.
Une tenue d'une grande pureté et du plus bel effet sur les pelouses du jardin où le Mahatma s'adressait à ses fidèles. Pelouses que Catherine a foulées pieds nus, ayant respectueusement retiré ses talons Rupert Sanderson, dévoilant au passage des pieds plutôt abîmés.
La soirée était ensuite dédiée à une réception chez le haut commissaire britannique : pour la circonstance, c'était un ensemble jupe et haut (près de 6 000 euros le tout !) Alice Temperley donnant l'illusion d'une robe qu'elle portait. Là encore, les cristaux et broderies servaient des motifs d'inspiration clairement indienne.
Mardi 12 avril, jour 3, New Delhi-Assam, Inde :
Pour découvrir le travail de l'association Salaam Baalak auprès des enfants défavorisés de la capitale, pas de chichis : Kate est réapparue dans une robe maxi coûtant à peine une soixantaine d'euros de la marque mancunienne Glamorous, pour un look un peu bohème qui s'est accordé à ravir avec le bindi qu'un jeune garçon lui a peint sur le front. Longue et légère, cette robe, portée avec des chaussures à talons plats Russell and Bromley, était parfaite aussi bien pour affronter les 40 °C ambiants que pour s'asseoir en tailleur avec les enfants.
Avant de quitter New Delhi, le prince William et son épouse étaient invités à déjeuner avec le Premier ministre indien, lequel a pu être ébloui par sa superbe robe vert jade en coton signée Temperley London, la marque d'Alice Temperley, portée avec à nouveau les escarpins LK Bennett nude.
La duchesse Catherine avait la même tenue, quelques heures plus tard, lors de son arrivée avec le duc dans l'État d'Assam, dans le Nord-Est du pays, mais s'est changée pour la cérémonie de bienvenue traditionnelle, enfilant une robe maxi de la créatrice américaine Anna Sui, verte et parsemée de grandes fleurs bleues, avec des espadrilles compensées Pied A Terre.
Mercredi 13 avril, jour 4, Parc national Kaziranga, Inde :
C'était sans doute l'un des moments que le prince William attendait le plus : un safari dans une des plus belles réserves naturelles du pays. Pour explorer à bord d'une jeep et observer et photographier les animaux sauvages, une tenue casual était recommandée : un T-shirt blanc de la marque australienne R.M. Williams (possiblement rapporté de son passage en Australie en 2014), un pantalon Zara à 35 euros, des chaussures bateau Sebago et des Ray-Ban Wayfarer faisaient parfaitement l'affaire.
En revanche, pour sa rencontre privilégiée avec les éléphanteaux et les bébés rhino d'un centre pour les recueillir et les soigner, elle passait une robe Topshop bon marché à manches longues et tombant au niveau du genou. Là encore, fleurs et broderies étaient au rendez-vous, ainsi que ses boucles d'oreilles Accessorize, portées pour la troisième fois du séjour.
Jeudi 14 avril, jour 5, Paro-Timphu, Bhoutan :
Parti de l'aéroport d'Assam dans une robe Tory Burch blanche à broderies bleues que quasiment personne n'a pu photographier, la duchesse de Cambridge a brillé dans une robe-manteau couleur or griffée Emilia Wickstead en arrivant à Paro, au Bhoutan, où la couleur jaune est du meilleur augure. Une pièce qu'elle avait portée en 2012 lors des cérémonies de l'ordre du chardon et qui aura été, accessoirisée d'une pochette LK Bennett, l'une des plus éphémères de la tournée royale...
Rapidement, elle se changeait pour rencontrer le roi Jigme Khesar et la reine Jetsun Pema du Bhoutan, puis prendre part avec William à un festival de tir à l'arc très animé : s'inspirant des tenues traditionnelles des femmes bhoutanaises, elle portait un jupe inspirée du kira, pièce rectangulaire tissée formant une jupe longue jusqu'aux chevilles. La pièce a été confectionnée à Londres à partir d'une matière fournie par un artisan bhoutanais, Kelzang Wangmo. Kate l'a associée à un haut Paul & Joe brodé. Et la voilà transformée en Katniss de l'Himalaya !
Dans la soirée, conviée à un gala en présence d'expatriés britanniques avec William, la duchesse Catherine renouait avec les couleurs chaudes, portant une robe Tory Burch multicolore avec des chaussures Gianvito Rossi et augmentée d'une étole orange. Fait amusant : à des milliers de kilomètre de là, quasiment au même moment, l'actrice Drew Barrymore portait la même robe !
Vendredi 15 avril, jour 6, Timphu-monastère Taktshang, Bhoutan :
D'icône glamour la veille au soir, Kate s'est métamorphosée en Indiana Jones au féminin le lendemain, pour partir à l'assaut de la tanière du tigre, un fameux monastère bouddhiste perché dans les montagnes. Gilet de chasseur en cuir de la marque Really Wild Clothing (qu'elle avait porté en 2012 lors d'une sortie avec des scouts), bottes Penelope Chilvers, top Jaeger et Ray-Ban constituaient sa tenue, accessoirisée de boucles d'oreilles Kiki McDonough. Mais elle en a achetées d'autres au retour de son trek de six heures auprès d'un artisan local, pour une poignée de roupies.
Malgré les efforts physiques, la journée n'était pas encore terminée : pour la dernière soirée de cette tournée officielle, Catherine resplendissait dans une longue robe Beulah London au motif de coquelicot, fleur nationale du Bhoutan, avec des sandales Gianvito Rossi et des boucles d'oreilles Cassandra Goad. Une marque d'une amie (Lady Natasha Rufus Isaacs), un symbole bien choisi : quelle belle sortie !
Samedi 16 avril, jour 7, Agra-Taj Mahal, Inde :
Point d'orgue attendu de la visite royale, le duc et la duchesse de Cambridge faisaient une ultime escale à Agra, en Inde. Repartie du Bhoutan sous la pluie dans une robe blanche Sarah Burton pour Alexander McQueen, a parachevé son défilé en beauté avec une tenue d'un créateur d'origine indienne : Naeem Khan. Faisant écho à la robe Alice Temperley portée à New Delhi, le choix de sa robe blanche à broderies bleues, à laquelle elle assortissait ses boucles d'oreilles bleues achetées la veille au Bhoutan, était important : vingt-quatre ans après la venue de Lady Di, William et Kate ne semblaient pas pouvoir couper à une séance photo au Taj Mahal, sur le fameux banc où la princesse de Galles avait posé... Un exercice auquel ils n'ont décidé que le matin même de se prêter et qui aurait remué le duc de Cambridge au point de lui faire verser quelques larmes, selon l'interprétation que d'aucuns ont faite de certaines photos le montrant en train de se frotter les yeux.