Le troisième opus des Visiteurs va débarquer sur les écrans le 6 avril, avec comme sous-titre La Révolution, après dix-sept ans d'attente. Cependant, il y a pourtant eu déjà trois films avec Jacquouille la fripouille et Godefroy de Montmirail, incarnés respectivement par Christian Clavier et Jean Reno. Après le carton du premier numéro en 1993, il y a eu Les Visiteurs 2 - Les Couloirs du temps en 1998, mais ce n'est pas tout : un remake américain a été orchestré par le même réalisateur, Jean-Marie Poiré, Les Visiteurs en Amérique. Cependant, le film ne restera pas dans les annales ni dans le coeur du cinéaste, au point d'être plus considéré comme un accident de parcours que comme un troisième opus de la saga. L'intéressé s'en explique dans les pages du Point.
Après la suite des Visiteurs sortie en 1998, Jean-Marie Poiré est approché par Hollywood, pour un remake évidemment. Il se souvient qu'à partir de ce moment, rien n'a plus jamais été pareil : "Le producteur John Hughes (Maman j'ai raté l'avion, The Breakfast Club) a voulu faire un remake des Visiteurs, mais en gardant les acteurs français. Je lui ai fait confiance car je croyais en lui." Mais Hughes quitte le projet : "On s'est retrouvés avec un film français à 100 millions de dollars au scénario improvisé pour un public qui n'en voulait pas. Une expérience absurde." Le film sort en 2001 en France et est un échec. Le premier acte de la chute du metteur en scène, qui ne séduira pas non plus avec Ma femme s'appelle Maurice en 2002 avec Chevallier et Laspalès, avec moins d'un million d'entrées.
Face à ces échecs, qui auront entraîné sa traversée du désert, Jean-Marie Poiré se veut philosophe : "Les gens se foutent pas mal de vos échecs puisqu'en fait, ils ne sont pas au courant - ce qui est la raison de ces échecs." Il dira également : "C'est la règle du jeu : vous faites des succès et on vous appelle, vous n'en faites plus et on vous appelle beaucoup moins."
Qu'en sera-t-il des Visiteurs - La Révolution, mêlant anciens et mythiques personnages et des petits nouveaux ? Une chose est sûre, ce fils de producteur de la Gaumont (Alain Poiré) aura marqué le cinéma français avec ses films Les hommes préfèrent les grosses, Le Père Noël est une ordure ou encore Papy fait de la résistance, même si son nom n'est pas gravé en grosses lettres dans le panthéon du cinéma. Qu'importe, l'objectif premier de Jean-Marie Poiré est de ne "pas faire un film chiant" et de réaliser pour - et seulement pour - "le public".
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Le Point du 31 mars 2016