Il y a 20 ans, Patrick Poivre d'Arvor perdait sa fille Solenn qui s'est suicidée. Âgée de seulement 19 ans, la jeune fille ne supportait plus de vivre avec son anorexie et sa boulimie. Invité sur le plateau de C à vous sur France 5, vendredi 6 mars, le journaliste a revu les images du JT de TF1 qu'il présentait quelques heures après l'enterrement de son enfant. Une séquence émouvante, suivie de quelques confessions.
"Quand on perd un enfant, et ce n'est pas dans l'ordre naturel des choses, cela vous suit toute votre vie. Pourquoi elle n'est pas là ? Et pourquoi je suis là ? Ça fait 20 ans que Solenn est partie et je n'arrête pas de penser à elle, pas comme un fardeau, mais elle est dans mon coeur", a lâché l'ex-star des journaux télévisés de TF1.
Anne-Sophie Lapix lui a proposé de revoir les images du 20h quelques jours après la mort de sa fille. Un JT dans lequel il a placé un petit mot pour Solenn. "Rien n'est plus injuste que la perte d'un enfant ou d'un adolescent même si il n'y a pas de gradation dans la douleur", déclarait-il en évoquant la chute d'une grue sur une école à Toul (Meurthe-et-Moselle). Une vidéo qui n'a pas laissé Patrick Poivre d'Arvor indifférent. Le visage peiné et les trémolos dans la voix, il a ensuite expliqué : "C'est vrai que je l'avais enterrée le matin même et que le soir je présentais le journal. J'ai eu une formidable adhésion de la part des téléspectateurs. Des gens me disaient : 'Je suis boulanger, il a fallu dès le lendemain que j'aille aux fourneaux sinon je mourrais'. Je pense qu'il me serrais certainement arrivé la même chose, je serais tombé dans le même vertige."
Son choix de présenter le journal ce soir-là n'a pas fait l'unanimité et PPDA ne le cache pas. "Certains de mes confrères n'ont pas eu cette indulgence-là, j'ai eu le droit à quelques petits papiers assez détestables du type : 'Qu'est-ce qu'il fait là le jour de l'enterrement de sa fille ?'. C'était ma façon de continuer de réussir à tenir sur mon vélo, de pédaler et d'une certaine façon, mon métier m'a aidé", a-t-il raconté ensuite.
Devenue un symbole de la lutte contre l'anorexie mentale après son suicide, Solenn a été à l'origine de la création de la Maison de Solenn, au sein de l'hôpital Cochin à Paris. Une structure lancée avec le soutien de Bernadette Chirac dont la fille Laurence a également connu l'anorexie.
20 ans jour pour jour après le décès de Solenn, PPDA avait tweeté un tendre message :
Sarah Rahimipour