Roman Polanski sera-t-il un jour légalement absout de ses péchés ? À 84 ans, plus de 40 ans après le scandale de son agression sexuelle sur mineure, la justice américaine ne veut pas lâcher l'affaire. Comme le précise l'AFP, un juge de Los Angeles a refusé, dans une décision publiée vendredi 18 août 2017, de clore les poursuites pour agression sexuelle sur mineure contre le réalisateur franco-polonais, comme le demandaient l'accusé et sa victime Samantha Geimer. Cette dernière avait fait une apparition devant la cour pour implorer le juge d'en finir avec cette affaire dans laquelle elle a pardonné au cinéaste.
"L'accusé dans cette affaire est un fugitif qui refuse d'exécuter les ordres des tribunaux", écrit le juge Scott Gordon dans sa décision. "Même si elle a été décrite avec éloquence par" la victime Samantha Geimer, âgée de 54 ans et qui en avait 13 à l'époque des faits, "sa conduite continue à la blesser et amplifie le traumatisme de l'agression sexuelle qu'elle a subie", argumente le juge. "La seule chose qui a changé dans ce dossier est que l'accusé, à travers ses avocats, continue ses attaques contre chaque magistrat en charge du dossier (...). Une telle conduite ne constitue pas une base de clôture des poursuites", a-t-il précisé.
De son côté, l'avocat du réalisateur de Chinatown et Rosemary's Baby persiste à déplorer que le "tribunal continue à étudier une affaire vieille de 40 ans avec un accusé qui a déjà servi plus de trois fois en détention la peine que lui avait promise cette cour".
Le cinéaste, qui a eu 84 ans ce vendredi, est accusé d'avoir drogué Samantha Geimer et de l'avoir violée dans la maison de Jack Nicholson à Los Angeles en 1977, pendant que l'acteur était en voyage. Récemment, une troisième femme, après Geimar et Charlotte Lewis, a révélé avoir elle aussi été abusée par le cinéaste alors qu'elle n'avait que 16 ans au moment des faits. Mais, selon la justice, il y aurait prescription pour ces faits.