Il a dit, il a menti ?
Zinedine Zidane, provoqué par l'Italien Marco Materazzi, a achevé sa carrière internationale de footballeur sur un gros coup de blues et un gros coup de boule, lors de la finale maudite des Bleus face à la Squadra Azzurra lors de la Coupe du Monde 2006. Un coup de théâtre qui présageait un dénouement effectivement défavorable aux Bleus, et un scandale qu'il ne souhaitait pas pardonner à Materazzi.
Cet épisode, Zizou n'avait pas rechigné à le commenter, en plusieurs occasions, déclarant notamment : "J'ai fini sur une image très triste, et je la garderai toute ma vie. Ce n'est pas une belle fin. Heureusement, je n'ai pas fait que ça, c'est ce qui me sauve un peu. Même si j'ai été insulté, ça ne justifiait pas ma réaction. La provocation, il faudrait aussi la punir, très souvent elle n'est pas sanctionnée. Je ne ressens pas un sentiment d'injustice. Ce n'était pas la chose à faire. (...) Ça a été dur. Quand je suis rentré aux vestiaires, c'était le néant."
Il pensait garder autre chose toute sa vie : sa rancoeur contre Materazzi. Le déclencheur, à savoir les insultes proférées sur le terrain à son encontre par le revêche défenseur transalpin, Zidane n'avait pas l'intention de l'oublier, ni de le pardonner. En mars 2010, peu après que Raymond Domenech se fut permis d'espérer que Zizou regrette, l'intéressé mettait les choses au clair, remettant son mauvaus geste dans son contexte ("ma mère était malade (...) Plus d'une fois ils l'ont insultée") : "Je préfère mourir que lui pardonner". Et d'enfoncer le clou : "Je demande pardon au football, aux supporters, à l'équipe (...) Mais à lui je ne peux pas. Jamais, jamais... Ce serait me déshonorer... Je préfère mourir. Si ça avait été Kaka, un type normal, un type sympa, bien sûr que j'aurais demandé pardon. Mais à ce type-là ?"
Jamais ? Il ne faut jamais dire jamais... Reprenant une observation du quotidien espagnol Marca, L'Equipe relatait jeudi une rencontre fortuite entre les deux ennemis, Zidane et Materazzi, qui a donné lieu à une discussion courtoise et... une accolade : "En marge du match de Ligue des champions entre l'AC Milan et le Real Madrid (2-2), à l'hôtel où il était hébergé avec le staff espagnol, Zinedine Zidane [conseiller spécial du Real après en avoir été un des Galactiques, NDLR] est tombé nez à nez avec... Marco Materazzi ! Le défenseur de l'Inter était venu rendre visite à son ancien coach, José Mourinho. Les deux hommes, ennemis depuis un certain 9 juillet 2006 et un fameux coup de boule, se sont d'abord toisés avant de se saluer. La conversation s'est alors engagée quelques minutes, avant que les deux hommes ne se séparent, se faisant une accolade." Si Zizou reste dans l'histoire comme un dieu du foot, le pardon, là, est doublement divin.